Qu’est-ce qui vous a touché dans le texte d’origine de Philippe Besson ?

Angélique Clairand : Le roman fait partie d’un diptyque sur la question du déterminisme social. C’est le parcours de deux jeunes hommes. L’un est fils d’instituteur et l’autre ne parvient pas à s’échapper de son milieu modeste. Avec Éric, nous sommes originaires du monde rural. On se demande souvent ce qu’on serait devenu si on était resté dans nos fermes. Mais, c’est avant tout une histoire d’amour qui nous a bouleversé. Pour nous, c’était une évidence de l’adapter.

Comment avez-vous choisi de l’adapter ?

Nous avions déjà fait une première adaptation en 2020, mais elle a très peu été vue à cause du deuxième confinement. On a décidé de la recréer au Théâtre de la Tempête à Paris avec une nouvelle distribution. C’était assez simple. C’est un roman très théâtral avec beaucoup de dialogues, voire cinématographique avec les descriptions.

La nouvelle distribution d’Arrête avec tes mensonges.

Le roman est l’histoire autobiographique d’un amour contrarié. Est-ce que vous avez travaillé avec Philippe Besson ?

On a rencontré Philippe Besson pour lui parler de l’adaptation. Il nous a dit qu’il nous faisait confiance. Pour nous, il y a un lien très fort dans cette histoire. Quand on voit le taux de suicide lié à l’homophobie et la transphobie, on considère que c’est une nécessité de porter ces histoires-là.

Arrête avec tes mensonges est une histoire d’amour qui se passe dans un lycée. Nous avons des collégiens qui viennent avec leurs professeurs voir le spectacle. Ça les touche. Le soir de la première, c’était un 7 janvier. Lucas, 13 ans, venait de se suicider. Il était harcelé avec des insultes homophobes. Ce soir-là, on était dévasté. On s’est dit qu’on jouait pour Lucas.”