Robe à paillette, brushing vaillant comme le Concorde, méga-loto, publi­cité pour des ciga­rettes, atten­tion voici la Maxi­mi­liana ! Une vedette des trente-glorieuses à la gloire éven­tée comme une bouteille de soda Véri­goud, qui serait condam­née à rejouer le même « show télé­visé ». Ce soir, c’est juste­ment  la dix-millième repré­sen­ta­tion du Maxi­mi­lia­na­rama. Une sorte de revue de music-hall qu’elle anime avec son fils Gabor, un grand dadais à l’œil mélan­co­lique. Sauf que ce soir, la diva aperçoit d’étranges signes qui viennent pertur­ber ce Ground­hog Day façon Mari­tie et Gilbert Carpen­ter.

Une belle lettre d’amour au music-hall

Photos : Cédric Rouillat.

On retrouve l’uni­vers ultra-pop et l’es­thé­tique léchée de Cédric Rouillat que l’on avait déjà appré­ciée dans le phéno­mé­nal Ultra-Girl contre Scho­pen­hauer. L’au­teur (par ailleurs photo­graphe de talent), soigne sa mise en scène pour décla­mer une belle lettre d’amour pour un genre et une époque révo­lue. Jamais révé­ren­cieux, Cédric Rouillat préfère passer par l’hu­mour. On appré­cie notam­ment cette danse du « plas­tic-atomic » incar­née maladroi­te­ment par Gabor (et saluée par Pina Bauch), qui rappelle que les obses­sions de l’époque sont la ringar­dise de demain…

Le duo incarné par David Bescond et Barbara Galtier brille comme la déco kitch, même si les clins d’œil sont un peu trop appuyés. On a parfois l’im­pres­sion de voir défi­ler les pages d’un cata­logue manuF­rance. Dommage que Cédric Rouillat préfère s’at­tar­der sur les paillettes plutôt que de creu­ser la rela­tion entre ses deux person­nages. L’émo­tion est vite expé­diée sur l’au­tel du spec­tacle, coin­cée dans son propre univers catho­dique. Il en ressort une impres­sion d’ina­bouti pour un spec­tacle sympa­thique, mais un peu timide.

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