Cédric Rouillat joue pour la première fois à Avignon sa comédie musicale Ultra Girl contre Schopenhauer. Un cocktail pop fétiche et fantasque, hautement fantasmatique, hyper-design. Immanquable.

C la première pièce de Cédric Rouillat, photographe et designer, et c’est un coup de maître ! Délicieusement intitulée Ultra Girl contre Schopenhauer, nous voici une journée dans la vie d’Edwige, traductrice d’anglais dans le Lyon des années 80, qui la voit passer de sa petite réalité à domicile à la fiction en se prenant pour une « Ultra Girl », icône de tous ses fantasmes…

Dans un décor vintage almodovaresque à faire pâlir de jalousie Macha Makaïeff, Sarah Daugreilh et Laure Giappiconi forment un duo de sœurs jumelles sur des chorégraphies en miroir parfaitement réglées. L’une incarne l’héroïne fétichisée de l’autre, une sorte de Wonder Woman en gants rouges montants jusqu’aux coudes, culotte moulante étoilée et cuissardes rouge plastique à faire crisser de désir l’assemblée masculine (mais pas que).

Edwige en son double domestique beaucoup plus intimidée…

Un cocktail pop vintage fétiche et fantasque

La plus belle chute de reins de la ville risque bien d’affoler l’assistance. Cédric Rouillat convoque aussi bien le playback des sitcoms que la comédie musicale en passant par un hommage « au plus grand auteur juif et homosexuel », alias Marcel Proust…. S’en suit un cocktail pop fétiche et fantasque, hautement fantasmatique, dans des situations de vaudeville joliment détournées. Schopenhauer fera son apparition dans une parenthèse enchantée d’Ella Fitzgerald pour théoriser l’extase de ce drôle de duo féminin, matérialisé par un strip-tease final, en dessous chics, au son de la mort d’Isolde…

Au-delà de ses références, cette comédie en chansons et costumes super sexy se transforme aussi peu à peu en vertige esthétique sur la sublimation du désir. C’est extra.

Ultra Girl contre Schopenhauer de Cédric Rouillat. Du 7 au 29 juillet à 13h50 au théâtre de l’Oulle dans le Off d’Avignon. De 12 à 22 €. theatredeloulle.com