Ce mardi 14 mai vers 23h, c’est une standing ovation qu’a réservé le public du Radiant-Bellevue à Édouard Baer. Pendant plus d’une heure, le fantasque touche-à-tout s’est mué en maître de cérémonie devant des spectateurs conquis par la fantaisie de son spectacle. Son Journal de Caluire-et-Cuire est construit comme une revue d’un soir. On y croise sur scène des artistes locaux comme des quidams, pas tout à fait lambda, comme ce poète de rue croisé la veille dans les pentes de la Croix-Rousse par Édouard Baer. Danse, musique, chant et autodérision se mêlent sous l’œil rieur de cet homme qui semble s’amuser en permanence.

Edouard Baer, splendide


Avec son énergie débordante habituelle, Édouard Baer montre une nouvelle fois qu’il est une bête de scène sachant laisser le feu des projecteurs à ses invités : « Pour certains d’entre eux, c’est la première fois sur scène, pour beaucoup, c’est la dernière aussi ». On y découvre le talentueux Pierrick, à la fois danseur de claquette et homme plastique. Des invités de renom aussi comme le costumier Michel Dussarat, installé à Collonges, qui reprend ses habits exubérants de Cabaret. Mais aussi du slam, des lanceurs de pommes imaginaires ou encore un homme trop grand. C’est beau, poétique et inégal. Si l’alchimie fonctionne la plupart du temps, on a parfois l’impression d’assister à un (beau) spectacle de fin d’année de l’école (avec un hôte de marque tout de même).

De la place pour la folie, inégale…


Ainsi, chaque spectacle est différent du précédent et varie selon la troupe temporaire qui se forme autour du maître de cérémonie. Exceptionnellement pour son passage aux Nuits de Fourvière le 12 juin prochain, Édouard Baer devrait s’entourer d’artistes déjà présents lors de ses derniers passages à Caluire-et-Cuire et Décines le 18 mai dernier. À contre-courant des spectacles dans lesquels chaque rire est millimétré, Le Journal d’Édouard Baer laisse une place bienvenue à l’imprévu, aux rencontres et à la folie. Un spectacle à l’image de son créateur, tout à la fois splendide et excessif. Foncez-y tout de même, il y a de fortes chances que vous soyez surpris.

Le Journal de Fourvière, d’Édouard Baer, le mercredi 12 juin aux Nuits de Fourvière, Lyon 5e, à 21 h 30. Durée : 1h45. ATTENTION : Représentation annulée par les organisateurs des Nuits de Fourvière suite aux accusations de six femmes à l’encontre d’Edouard Baer pour « harcèlement » et « agression sexuelle« .