Quand on déteste déjeuner sur les terrasses qui débordent et le tourisme de masse, il existe des solutions de repli. Ainsi, le patio du restaurant de l’hôtel Chromatics, « The Hill club », correspond tout à fait à l’idée de terrasse cachée qu’on affectionne (indispensable carnet d’adresses dans Tribune de Lyon n° 909). Le restaurant, dans sa danse du ventre promotionnelle tournée vers la cuisine californienne, estime qu’il nous invite « entre Hollywood Boulevard et Beverly Hills ». C’est un point de vue très optimiste.

Terrasse cosy en Presqu’Île

Nous sommes techniquement entre la gare Perrache et le Lidl de la Confluence. The Hill club est conçu en outre pour « servir une expérience sociale et gustative good mood ». C’est abstrait, mais il est vrai qu’on y est bien. L’univers hôtelier nous a tellement habitué à des larbins empruntés, parcmètre dans le fondement, qu’on est assez content de voir un type souriant servir tranquille, en short. La terrasse enverdurée, de dimensions cosy est ornée d’un injouable panier de basket, (en même temps, il y a aussi une planche de surf en salle).

The Hill Club, la Californie de la cuisine

Californie oblige, la carte rayonne à géométrie variable. On peut se partager de la « finger food » (super croquettes au fromage, sauce Bloody Mary), choisir le format des salades, les accessoiriser (falafels, crevettes, œuf poché…). Donc, nous avons opté pour l’« avocado caesar salade » (qu’on a upgradée de poulet frit). Cette salade verte à l’avocat a autant de rapport avec la Caesar originale que le chanteur d’Indochine (Nicola) avec celui de The Cure (Robert), mais on a adoré la sauce du chef (Matthew), un globe trotter qui a déroulé des expériences culinaires et du bilan carbone.

Desserts crapuleux pour compenser

Son plat du jour, un simple filet de dorade citronnée était parfait, comme son ceviche fait du même poisson slicé (coupé en lamelles, on n’est pas au tennis) aux fraîches saveurs marines. Bonne idée aussi que les feuilles d’épinard fraîches poêlée le temps d’un flash radar et rapidement citronnées. On connaît la pudibonderie US concernant les choses du sexe… Ils compensent manifestement par le sucre et les lipides. Ici, les desserts sont particulièrement crapuleux, comme les waffles au sirop d’érable et à la crème fouettée (+ topings) qu’on peut accompagner d’un milk-shake vanille-Oreo, ou de chocolat chaud et mini chamallows. Bitch toys, good vibrations.

The Hill Club. 2 rue Marc-Antoine Petit, Lyon 2e. 06 37 91 21 00. Ouvert tous les jours (brunch les samedis et dimanches, de 12h à 15h. Bowls à moins de 16 €. Plats entre 14 et 21 €. Desserts 5 €. Buffet sucré-salé à volonté : 28 euros) . Carte : compter entre 28 et 40 euros. Bavette sauce chimichurri : 22 euros. Brownie du chef : 7 euros. Eau micro filtrée (plate ou gazeuse). 2,50 euros les 75 cl. Zinfandel californien de chez Gallo : 22 euros. Coteaux de l’Ain blanc, Domaine de Mucelle, nature : 29 euros