Une grande « cantine mexi­caine » vient de s’im­plan­ter au début de l’été rue Pizay (Lyon 1er). Après 7 adresses en France et en Belgique, Tiger­milk remplace le Palais de la chaus­sure, passant du pied à l’es­to­mac. La chaîne créée, notam­ment, par Alexis Meli­kov, dont le nom évoque plutôt le Krem­lin, s‘ins­pire du patri­moine culi­naire mexi­cain. L’am­biance n’est pas celle d’une cantine déchi­rée à la tequila. Le lieu chic/décon­tracté évoque­rait plutôt une hacienda salon de thé, mani­fes­tée par des fenêtres inté­rieures avec volet rappe­lant certains épisodes de Zorro.

Le déco­ra­teur a eu la bonne idée de ne pas surjouer le style poncho/sombrero en expo­sant des portraits de Frida Kahlo dont les sour­cils ont envahi à outrance les lieux contem­po­rains. En revanche, pour faire salon, il ne manque pas l’es­sen­tiel tableau en cane­vas repré­sen­tant des biches dans la forêt et la collec­tion d’as­siettes accro­chées au mur, sous plafond végé­tal.

Le Tiger­milk ceviche, la spécia­lité de la maison

Pour ce qui est des assiettes placées à l’ho­ri­zon­tale, on a évidem­ment choisi le Tiger­milk ceviche, spécia­lité de la casa. Celui là est à base de lieu noir, leche de tigre (lait de tigre ou tiger milk, mari­nade de base), mangue, grenade, lait de coco, coriandre, pickles d’oi­gnons. L’en­semble est assez réussi, vaillant, même si le pois­son reste un peu trop molasse. Les patates douces servies à part sont plus qu’au niveau, bien rôties et en phase avec une sorte de sauce mayon­naise piquante, mais moins que la samou­raï des kebabs.

Il existe deux autres versions du ceviche (spécia­lité sud-améri­caine qui a rempla­cée la mode des coups d’état), l’une trai­tée à renfort d’ail et de crème d’avo­cat, l’autre au saumon et à l’orange. Tout cela s’ar­rose de citron vert. On ne pouvait pas non plus échap­per aux tacos. Le thon étant en rupture de stock, nous nous sommes repor­tés sur la version « carni­tas » à base d’ef­fi­lo­ché de porc mariné, pico gallo (sauce piment, tomate, coriandre, oignon).

Street food et public genré fémi­nin

Les galettes se mangent assez faci­le­ment avec les doigts sans passer pour le porc sus-cité, même si parmi la majo­rité du public fémi­nin (on a estimé cette part outra­geu­se­ment genrée à plus de 80%), on privi­lé­giait couteau et four­chette. La street food est un monde libre. Mais on est contraints de prendre les choses en main avec le petit train de ribs (500 g) cuit une nuit, un peu trop sec, mais très agréable (plus bonnes patates rôties). Au final, un chee­se­cake spécu­los, confi­ture de lait (évidem­ment très sucré, c’est le jeu) convainc du bien fondé du concept aux tarifs très raison­nables, qui va encore faire des petits.

Tiger­milk. 18 rue Pizay, Lyon 1er. 06 66 88 64 58. Ouvert tous les jours. Guaca­mole : 6,50 euros. Tacos (X2) : entre 6 et 7 euros. Tiger­milk ceviche : 14 euros. Pollo chee­se­bur­ger : 14, 50 euros. Ribs :17 euros. Cock­tails entre 8 et 9,50 euros.