Wim Wenders a toujours croisé les arts et les conti­nents, de la musique de Buena Vista Social Club à la danse de Pina Bausch, en passant par les photo­gra­phies de Salgado. Souvent en créant des objets filmiques inédits, à la croi­sée eux aussi de la photo­gra­phie, de l’ex­po­si­tion et du cinéma.

Anselm Kiefer au milieu de ses propres colonnes.

En atten­dant son nouveau film de fiction, très beau, Perfect days (le 29 novembre), voici donc le portrait du peintre Anselm Kiefer, dans une forme ciné­ma­to­gra­phique tota­le­ment inédite. Inutile de connaître au préa­lable l’oeuvre immense de cet ami avec lequel Wenders s’amuse à faire jouer leurs fils respec­tifs. Comme pour son Pina, le film a été entiè­re­ment conçu pour la 3D, voyage dans le temps (avec images d’ar­chives dans une télé très Alle­magne de l’Est) et dans l’es­pace.

Que ce soit pour voir Kiefer au travail, survo­ler son atelier à ciel ouvert à Barjac où il a élu rési­dence, où pour guet­ter dès les premières images « le bruit du temps« , en faisant le lien entre son amour de la nature autour de lui, et l’oeuvre qui se construit.

Anselm, le bruit du temps, voyage en immer­sion dans une oeuvre en 3D

La course d’An­selm Kiefer au milieu de son atelier.

Les foins conduits à vélo qui se trans­forme en une oeuvre d’art guet­tant le ciel de son atelier résume parfai­te­ment cette approche en immer­sion d’un artiste pour un autre, avec des outils d’aujourd’­hui. En résulte un docu­men­taire inédit et embal­lant. Le film étant appelé à une carrière modeste en salles du fait de ses contraintes tech­niques, autant profi­ter de la séance opti­male au Pathé Belle­cour (projec­tion et écran tout neufs), en lunettes 3D et surtout en présence du Prix Lumière 2023.

Anselm, le bruit du temps de Wim Wenders (All, 1h33). Docu­men­taire avec Anselm Kiefer.

Anselm Fiefer et Wim Wenders, faits l’un pour l’autre.