Damned ! Trompé par le système de réser­va­tion en ligne qui est un gros menteur et éven­tuel­le­ment une inin­tel­li­gence arti­fi­cielle, il ne nous a pas été permis de déjeu­ner avant 13 heures. De fait, adieu les rillettes de pois­son de l’en­trée et les keftas jus aux épices du jour. Il n’y en avait plus. De ce point de vue, si l’on écarte le senti­ment de frus­tra­tion, c’est un excellent signal.

Cela signi­fie que la cuisine chez Durden, ouverte sur la première salle, travaille du frais. On a réussi à attra­per au vol le dernier tenta­cule d’en­cor­net, bien entouré d’écha­lotes et cham­pi­gnons. Notre voisin de table a hérité du plan B, une bavette grillée avec des pommes de terre bien risso­lées et un petit monti­cule lactes­cent de cervelle de canut.

Durden, que du frais en cuisine, de l’en­cor­net à la bavette

On notera au passage que le pot de côte de base (Armand Dartois) fait bien son job de conduite accom­pa­gnée. Les deux desserts que nous avons choisi, le fondant au choco­lat et le chee­se­cake étaient très denses. L’in­ten­sité de leur champ gravi­ta­tion­nel se dirige vers une idée de confi­se­rie plutôt que du nuage de Chan­tilly. C’est bon et rassu­rant.

Si vous privi­lé­giez l’ac­tion, choi­sis­sez la première salle, belle déco, où s’ac­tivent les cuisi­niers. Pour le côté calme choi­sis­sez la deuxième salle. Durden a en effet ingéré un antiquaire pour en faire un espace bar nommé Bernardo, un nom de muet zorro­phile qui corres­pond bien à l’am­biance spea­keasy du soir. La version nocturne est le domaine des plats à parta­ger ou pas, de l’as­siette de gorgon­zola à l’en­tre­côte en passant par du pigeon rôti, des huîtres, des œufs mayo ou du porchetto tonnato, la version cochonne du vitello tonnato.

Durden. 1 place Antoine-Vollon, Lyon 2e. 04 78 42 69 18. Fermé le dimanche. Formule : 18 € (midi). Menu : 23 € (midi). Soir : Terrine de campagne (bien bonne) à 9 €, tataki de bœuf à 13 €, kefta à la thaï à 14 €, pluma de cochon à 14 € etc. Pot de côte : 12 €.