Ne tenez pas compte du site Internet, qui annonce une « pizzeria street-food ». Il est obsolète, parcellaire et en voie de réfection. On n’a rien contre la pizza en pensée unique, mais on a parfois l’impression de pagayer dans la sauce tomate. L’ardoise, excitante, est en réalité constituée d’« entrées à partager » (gravlax de bœuf à la Thaï, langue de bœuf à la japonaise…) et de plats plus volumineux comme de « l’onglet de bœuf + poulpe » ou du « cheval à griller ».

l'équipe du Comptoir d'Antonin à Craponne autour d'un moto et d'une pompe à essence !
L’équipe du Comptoir d’Antonin, entre pompe à essence et moto pour partir en vacances…

Un resto dans une déco de brocante

Pour entrer dans le restaurant, on franchit une porte en palettes, de type abri anti-atomique caché dans la forêt. Puis un couloir sombre, avant d’être accouché dans un grand espace, assez haut de plafond pour donner le vertige à Michel-Ange. On ne va pas décrire toute la déco, tenant de l’échoppe de brocanteur, mais citons quand même un tourne-disque Teppaz, des motos vintage, un flipper, des plaques émaillées et donc le fameux arbre, décédé, d’où pend un ancien vélo. Revenons à l’ardoise, que le serveur déplace à chaque table, économisant ainsi un abonnement à une salle de sport.

Accouplement réussi entre le poulpe et l’onglet

L’original accouplement entre le poulpe et l’onglet, tous les deux grillés, assaisonnés, pour un résultat très tendre côté mer et une belle mâche juteuse côté terre, est une réussite. Le chef Romain Madinier, qui est passé notamment chez Nicolas Le Bec, Réminiscence, le Moment, La Table de Max, que du bon, maîtrise les assaisonnements, ne dédaignant pas mettre un peu de piquant. Le « cheval » n’est pas du steak haché à cheval sur des œufs, mais bien du vrai d’une tendreté exceptionnelle.

Le nouveau resto de l’ancien chef de La Table de Max

Il y a peu de légumes, mais les frites sont maison et le super caviar d’aubergine au citrons confits et ponzu dégage une intense fraicheur. Au fond de la salle, on voit des gens entrer et sortir dans une armoire comme dans Le Monde de Narnia (les proprios habitent derrière). Rien de bizarre dans une ville qui s’honore d’un improbable musée de la blanchisserie.

Le Comptoir d’Antonin. 66 avenue Édouard Millaud à Craponne. Ouvert mardi à midi, mercredi, jeudi et vendredi. Accras de morue : 12 €. Langue de bœuf à la japonaise : 13 €. . Onglet + poulpe : 25 €. Fish & chips : 18 €. 04 26 55 23 71.