Habi­tuel­le­ment, quand on pense aux restau­rants donnant sur l’île barbe on cite les Terrasses de l’île Barbe et le Buldo, quasi les pieds dans l’eau, sur la rive droite. Mais il suffit de traver­ser le pont, pour passer au niveau au dessus, dans tous les sens du terme… La cuisine, simple, mais très bien réali­sée, travaillant dans la finesse et les goûts plutôt que dans le folk­lore de la grenouille, est au dessus du lot. Quant aux deux terrasses, elles surplombent l’île, avec vue sur la chapelle du XIIe siècle. Ce pano­rama sur l’his­toire, arboré, apporte une touche roman­tique au déjeu­ner.

Cuisine simple avec vue sur l’Île Barbe

Après une partie de la mati­née passée au musée Couty, en face, en compa­gnie de Picasso, Dufy, Braque (et Couty évidem­ment), on n’a pas envie de se termi­ner aux sand­wiches. Voilà donc un ceviche de dorade en entrée (on avait le choix avec une « chif­fon­nade de jambon cru et melon, chut­ney melon/roma­rin, graines de courges  »). Rien de bien origi­nal au départ, le ceviche phago­cyte les cartes, comme le saumon grav­lax. Mais cette version crémeuse est une réus­site. Tout s’équi­libre, tout en restant percu­tant. Le coco atté­nue les piles élec­triques que sont le citron vert et le piment, la coriandre végé­ta­lise, les grains de grenade acidulent et croquent, et le pois­son, pas du tout noyé (le comble pour un animal aqua­tique) garde son carac­tère. La cheve­lure de fila­ments frits de patates douces qui surmonte l’en­semble (là, même Franck Provost n’y pour­rait rien) se charge du crous­tillant. Cela se mange à petites bouchées et l’on sauce (le pain est bon).

Terrasse ambiance jazzy le week-end

On passe à la « ballo­tine de volaille rôtie au thym, légumes du soleil ». Cela sonne comme un plat de trai­teur pour mariages. Le résul­tat est bien supé­rieur à l’in­ti­tulé. Le poulet est tendre ; la flaque rouge qui le borde n’est donc pas la consé­quence d’un assas­si­nat, mais une déli­cieuse sauce aux poivrons. La cuis­son des auber­gines et des tomates cerises, confites comme il faut, apporte, il faut en conve­nir, une touche de soleil. On a été moins emballé par le dessert, un muffin aux myrtilles anodin servi avec un café (bon) et un « coulis de fruits rouges ». L’ad­di­tion n’est, elle, pas anodine, mais c’est un tout : service préve­nant, envi­ron­ne­ment chic (lauriers et palmiers en pots), vue impre­na­ble… Bonne halte.

Les Voûtes. 53 bis quai Clémen­ceau à Caluire-et-Cuire. 04 78 28 88 39. Ouvert tous les jours jusqu’à fin septembre (ensuite : ferme­ture le dimanche). Menu : 40 €. A la carte : Carré de porc cara­mé­lisé, sauce BBQ, pommes de terre et ail confit : 37 €. Planches entre 26 et 29 €. Ambiances jazzy live les vendre­dis et same­dis soirs (voir l’agenda sur le site du restau­rant) : Jose Neves ven 18 et same­dis 19 et 26 août, Patrick Bafon ven 25 août.