La première chose qui troue les yeux, c’est la déco. Ce nouveau restaurant – chouette – concept pourrait se situer à Londres ou dans un Émirat instagrammable. Pas besoin d’aller à Saint-Ex : il est accessible par le métro « Gare de Vaise ».

En même temps, il est probable que les personnes bénéficiant des fins de mois assez aisées pour fréquenter ce genre d’adresse ne se déplacent pas en transports en commun. Bonne nouvelle : il est facile de se garer. Si l’addition prétend concourir à la discipline du saut à la perche aux JO, elle n’est pas indécente pour autant.

Les cocktails, une spécialité du Poissonchat, tournent autour de 13 euros. On se serait bien laissé aller au Babon (bourbon, sirop de cerise, sirop de gingembre, dash absinthe, jus de yuzu, Perrier), mais on pratique rarement le day clubbing, surtout à l’heure du déjeuner.

Poissonchat, spécialité déco et cocktails

Steve Sagbo vous attend pour un repas… ou un cocktail.

Le patron, Steve Sagbo, n’a pas lésiné. Il a fait appel à l’architecte d’intérieur Régis Botta, notable pour des décos de restaurants chics à regarder avec des lunettes de soleil Balenciaga. Le mobilier très graphique semble avoir été inspiré par les frites de piscine et l’élasticité des gommes Haribo. Au milieu, trône une aire d’atterrissage raélienne qui s’avère être une piste de danse pour les soirées, promettant d’être festives. Pour l’heure (midi) nous avons testé le bar à sushis, annexe.

La version asperge verte, kimchi (sorte de choucroute coréenne enflammée), mangue est à la fois pêchue, esthétique, raffinée, et rien à voir avec le Japon. Le chef Bounphanh Soukkasene maitrise ses créations. On a appris incidemment que le chef de départ du restaurant principal, autour du rond central, n’est plus là et qu’on en attend un autre. Ce qui met en valeur l’équipe.

Tout est bon dans le Poissonchat

Poissonchat, la déco avant toute chose.

Tout ce qu’on a goûté était bon. Le ceviche, au poisson ferme, peu pimenté, jaillit d’une cascade de citron vert. Le poulet à la mayonnaise japonaise et feuilles d’épinard est altruiste, dodu et fondant. Les côtelettes d’agneau (trois) sont rosées à cœur. Même les frites (malédiction, les accompagnements sont en sus) sont réussies.

On aurait pu aussi tester les tacos présenté façon bijoutier, ou le wagyu burger. On a terminé par de jolis mochis (présentés sur feuille de bananier), ces petits coussins japonais addictifs à base de riz gluant, version coco et yuzu. Mais on est dans quel pays ? Au cœur d’une cuisine fusion amériasatique, dans une canopée mondialisée détachée des racines, appliquant la jurisprudence des laboratoires Garnier : « je fais ce que je veux avec mes cheveux ». Mi poisson-mi chat, mi carpe-mi lapin, addition de choux et carottes assez convainquant.

Poissonchat. 55 ter avenue René Cassin, Lyon 9e. 09 77 93 97 26. Fermé samedi midi, dimanche, lundi, mardi soir. Pas de menus. A partager- Ceviche : 19 euros. Tacos bœuf (2) : 12 euros. Poulet okonomiyaki : 16 euros. Plats- Côtelettes : 24 euros. Black cod : 38 euros. Garnitures : 5 euros. Sushis (8 pièces) : 14 à 21 euros. Mochis : 8 euros.

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