C’est sur les notes habi­tuelles d’En­nio Morri­­cone qu’une multi­tude d’in­vi­tés de renom sont arri­vés à la céré­mo­nie. Parmi eux se trou­vaient Costa Gavras, Claude Lelouch, Alfonso Cuaron, Lyna Khou­dri, Rebecca Marder et bien d’autres enco­re… Chan­ge­ment d’am­biance pour Wim Wenders qui à fait une entrée triom­phante sur I Don’t want a Lover de Texas. « Ils sont invrai­sem­blables ces Lyon­nais ! Merci de remplir les salles de cinéma ! » s’est exclamé le cinéaste en prenant place parmi le public. Plus tôt dans la jour­née, il avait déjà captivé une salle comble au Théâtre de Céles­tins avec une master­class passion­nante sur sa longue et brillante carrière.

Wim Wenders. Prix Lumière 2023
© Maxime Gruss

Wim Wenders, un artiste complet

Entre deux montages vidéo, le public lyon­nais a été trans­porté à Cuba avec une superbe inter­pré­ta­tion de Chan Chan par le Colec­tivo Caliente, hommage au Buena Vista Social Club. Parmi les autres inter­ludes musi­caux, Jeanne Cherhal a inter­prété Perfect Days de Lou Reed et le compo­si­teur Laurent Petit­gand, colla­bo­ra­teur du cinéaste sur de nombreux films, a impro­visé quelques notes des Lumières de Berlin au piano. Au-delà du cinéma et de la musique, Thierry Frémaux a tenu à mettre en avant le talent de photo­graphe de Wim Wenders en présen­tant une petite sélec­tion issue des trois expo­si­tions du festi­val. D’une voix douce, le réali­sa­teur alle­mand a commenté les photos proje­tées sur le grand écran du Centre de Congrès de Lyon.

Une soirée pleine d’hom­mages

Parmi les hommages des artistes, Vincent Lindon est venu lire un texte de Wenders sur Miche­lan­gelo Anto­nioni et Ingmar Berg­man et le cinéaste mexi­cain Alfonso Cuarón a témoi­gné : « Pour notre géné­ra­tion, tu as été comme un phare. Tu nous a permis de comprendre que le but et le destin n’étaient pas les plus impor­tants. Le plus impor­tant, c’est le voyage. »

De son côté, Aurore Clément (que Wenders a diri­gée dans Paris, Texas) a déclaré : « Nous avons besoin de poètes comme vous, pour nous redon­ner du désir, et des ailes ». Enfin la prési­dente de l’Ins­ti­tut Lumière Irène Jacob a conclu : « Merci pour tes histoires, merci pour tes films, qui nous ont magni­fique­ment accom­pa­gnés cette semaine, et dans nos vies. »

« C’est quand même incroyable que les inven­teurs du cinéma portent le nom de Lumière« , a plai­santé Wenders en rece­vant le fameux prix. Le cinéaste a ensuite exprimé sa grati­tude envers ses amis Peter Handke et Rüdi­ger Vogler, présents sur scène, ainsi qu’en­vers son ancienne assis­tante, la cinéaste Claire Denis. En conclu­sion, il a souli­gné : « J’ai eu des prix dans ma vie, mais le Prix Lumière c’est diffé­rent, unique. C’est le prix du cinéma même et j’en suis très fier« .