L’avantage avec le premier Dr Strange – pour ceux qui ne sont pas très familiers de l’univers Marvel – c’est qu’on comprenait tout, et le film restait visuellement inspiré. Autant vous prévenir tout de suite, on n’en dira pas autant de ce deuxième volet (et non pas le second, le switch final annonce visuellement un troisième épisode, et le carton du film les premiers jours aussi). Il n’y a rien à comprendre ici, à part qu’il faut sauver une jeune fille prénommée America (attention métaphore !) des mauvaises intentions de sa mère sorcière (Elizabeth Olsen, allez savoir pourquoi).

Le reste est un méga-blockbuster qui convoque à peu près tous les monstres de la Terre – même chinois, nouveau marché oblige – dont une pieuvre-cyclope qui ne vaut une séquence catastrophe extraordinaire en plein New York… et un troisième oeil à Benedict Cumberbatch (à la fin ) ! Quel acteur, aussi crédible en super-héros hyper-puissant, qu’en cowboy ravagé dans le dernier Jane Campion, The Power of the Dog

Visuellement, éclate totale !

Car comme le film, Doctor Strange se dédouble, et finit par tomber « juste sur quelqu’un d’autre du Multiverse« , c’est-à-dire… lui-même ! Le « Multiverse », c’est pratique, c’est un peu comme les fenêtres Windows quand on a oublié son doigt sur le clavier : ça pullule de partout ! Images de synthèses, séquence d’ouverture façon jeu vidéo, effets spéciaux jusque sur la tronche à Cumberbatch, ça évite d’avoir à écrire un scénario : du « maître des arts mystiques » nage en plein « intervalle cosmique » (sic), et « son esprit est l’otage de son alter ego« … Bref, je est un autre, c’est comme un jeu vidéo ! Comme pour le dernier Spider-Man, ça ratisse large pour entrer dans son budget, avec des références aux autres Marvel (X-Men, Les 4 fantastiques, Wonder Woman et on en passe), ainsi qu’à tous les films du réalisateur, jusqu’au gore d’Evil Dead. Sam Raimi s’éclate à tous les étages (de New York), et visuellement, l’éclate est totale… à condition d’adorer le cinéma ultra-référencé.

Dr Strange in the Multiverse of madness de Sam Raimi (E-U., 2h06) avec Benedict Cumberbatch, Elizabeth Olsen, Benedict Wong, Rachel McAdams… Sortie le 4 mai.