Suite au décès surprise de son prédécesseur, Pierre (Alexis Manenti), un pédiatre timide, se retrouve propulsé au poste de maire par intérim. Craignant de perdre sa place et ne connaissant presque rien à la politique, sa quête ridicule de pouvoir dégénère rapidement en amalgames racistes, couvre-feux illégaux et raids violents.

Bâtiment 5 et imbroglio politique

Il envisage également la démolition du Bâtiment 5 mais se heurte très vite à Haby (l’excellente Anta Diaw), stagiaire à la mairie et gérante d’une association visant à aider les habitants de son quartier. Autoproclamée « Française d’aujourd’hui« , la jeune femme têtue réagit à l’incompétence flagrante de Pierre en décidant de se présenter aux élections.

Bâtiment 5. Ladj Ly

Manque de réalisme et autoparodie

Contrairement aux Misérables – qui parvenait bien à faire sentir la révolte sociale et l’explosion imminente des banlieues parisiennes – le scénario de Bâtiment 5 manque de réalisme et Ladj Ly frôle ici l’autoparodie. L’enchaînement d’événements caricaturaux et l’insistance mélodramatique font passer cette escalade de violence pour un incendie criminel plutôt qu’un embrasement social.

La plus grosse partie du problème est personnifiée par Blaz (Aristote Luyindula), petit ami de Haby et le Malcolm X à son Martin Luther King. Désespéré et furieux, le jeune homme semble davantage croire en la force de la violence qu’en celle de l’engagement politique. Malheureusement, Ladj Ly ne prend pas le temps d’explorer les nuances de cette dichotomie et pousse le personnage aux extrêmes, jusqu’à un climax qui amenuise tout le propos du film. Tout ça pour ça ?

Bâtiment 5 de Ladj Ly (Fr, 1h40) avec Anta Diaw, Alexis Manenti, Aristote Luyindula… Sortie le 6 décembre.

Bâtiment 5. Ladj Ly