La magie de la marque à la lampe semble avoir choisi l’ex­tinc­tion des feux, rédui­sant désor­mais ses scéna­rios à des concepts simplistes pour capter les sujets d’ac­tua­li­tés en cours. Entre l’eau et le feu, Elémen­taire de Peter Sohn éteint une nouvelle fois la flam­me… Dommage.

Après les cinq émotions primaires de Vice-Versa, Pixar semble de plus en plus en panne de scéna­rios, soit en prolon­geant sans éclat des fran­chises mythiques (Buzz l’éclair), soit en rédui­sant ses histoires à de purs concepts. C’est à nouveau le cas avec Elémen­taire dans lequel les quatre éléments (l’eau, la terre, l’air, le feu) tentent de coha­bi­ter dans Element City. C’est ce qui appelle le plus abstrait des scéna­rios Pixar jusqu’ici, avec une belle idée en point de départ : obligé de coha­bi­ter, Flam va peu à peu s’éprendre de Flack, mais elle peut s’éteindre à tout moment quand il la touche, quand lui se met à bouillir.

L’ani­ma­tion même plus très belle selon Pixar…

Un point de départ roman­tique qui fait… long feu !

Cette jolie idée roman­tique de départ va rapi­de­ment faire long feu (si l’on ose dire,  le film abusant des jeux de mots), le début résu­mant un morceau de vie de la même manière que Là-haut, tandis que le reste du film semble une simple appli­ca­tion d’un oppor­tu­nisme busi­ness alignant les para­boles sur les problèmes du temps présent : écolo­gie, sacri­fice migra­toire, mixité, filia­tion et ségré­ga­tion. Aussi louables soient-ils, les sujets semblent ici alignés pour cocher autant de cases que de spec­ta­teurs poten­tiels, oubliant de déve­lop­per les person­nages et les péri­pé­ties, se contentent d’une série de pirouettes visuelles qui pour­ront (peut-être) distraire les plus petits… Depuis son rallie­ment à Disney, la magie fami­liale de la marque à la lampe semble bien éteinte, ne sachant plus parfois si elle veut encore sortir en salles (Soul, sorti direc­te­ment sur plate­forme), simple algo­rithme animé des problèmes en cours. Tris­tesse.

Elémen­taire de Peter Sohn (EU, 1h42). Dessin animé. Sortie le 21 juin.