Il faut le voir pour le croire. Au coeur d’Iris et les hommes, on découvre une séquence de comé­die musi­cale sortie de nulle part – « Il pleut des hommes » – mauvaise version française de It’s raining men mal chan­tée et dansée comme un sac, filmée comme un sketch de vidéo gag… Le long d’un esca­lier exté­rieur, la réfé­rence à un des pires films de Jacques Demy, Trois places pour le 26, est éviden­te…

Des réfé­rences, Iris et les hommes n’en manque pas, de la jupe qui se soulève d’Un éléphant ça trompe énor­mé­ment au Chabada de Lelouch pour récon­ci­lier mari et femme après un smiley d’au­ber­gi­ne… Las, après Antoi­nette dans les Cévennes, la fantai­sie conta­gieuse de Caro­line Vignal (dont c’était le premier film) s’éteint dans la bour­geoi­sie pari­sienne en mal d’amour déjà vue mille fois, notam­ment chez Alex Lutz. Serions-nous dans un film français ? Compre­nez pari­sien, et de la pire espèce.

Vincent Elbaz, sur son portable, même au lit…

Iris et les hommes, une comé­die vrai­ment vieux cul

Car Iris et les hommes n’est rien d’autre qu’une paren­thèse d’1h30 d’une dentiste pari­sienne qui ne couche plus avec son mari et n’ose plus lui parler (Vincent Elbaz, le nez sur son ordi­na­teur à dire qu’il travaille pendant presque tout le film). Atteinte du démon de midi, elle va s’ins­crire sur un site de rencontres dont Caro­line Vignal va nous affi­cher les noti­fi­ca­tions et les échanges de SMS à l’écran pour seul scéna­rio pendant tout le film.

Laurent Poitre­naux super­star

Laure Calamy rencon­trant Laurent Poitre­naux.

Une fois passée une scène d’ou­ver­ture marrante avec un masseur parti­cu­liè­re­ment soucieux de sa patiente, Iris et les hommes va donc enchaî­ner les scènes métro-boulot-dodo sans la moindre idée pour pimen­ter sa ronde des amours tristes, de l’étu­diant blan­bec désen­gagé au costaud charis­ma­tique des banlieues. Nous sommes bien dans un film français. L’ama­teur SM donnera lieu au fiasco le plus reten­tis­sant du film. C’est dire si Caro­line Vignal manquait singu­liè­re­ment d’ap­pé­tit pour son propre film.

Seul Laurent Poitre­naux parvient à sauver sa scène dans un numéro de séduc­teur quinqua nerveux et irré­sis­tible, les autres acteurs en seconds rôles n’ayant jamais l’oc­ca­sion d’ins­tal­ler leur person­nage. Sous prétexte de libido, on a surtout vite fait le tour de ce couple flétri qui met 1h30 à enfin se déci­der à se parler. Une vraie-fausse comé­die sexuelle pous­sive et fesse triste.

PS : il est grand temps que la formi­dable Laure Calamy arrête de s’en­fer­mer dans les rôles de fofolles qui courent après les hommes…

Iris et les hommes de Caro­line Vignal (Fr, 1h38) avec Laure Calamy, Vincent Elbaz, Laurent Poitre­naux, Antoine Abinal… Sortie le 3 janvier.

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