Quelques mois après l’adaptation française de Marguerite par Xavier Giannoli, Stephen Frears se glissait dans les pas de la véritable Florence Foster Jenkins, Castafiore à casser les oreilles d’un sourd qui se paiera le luxe d’un concert (véridique) au Carneggie Hall. On retrouve les ailes d’ange de Marguerite et le rêve sincère de cette femme riche qui décide de se consacrer tout entière à sa passion. Mêmes mensonges, intérêts et bienveillance de l’entourage complice, même indécision du personnage tout à sa sincérité, dont la naïveté et l’égocentrisme restent indémêlables. Et même… voix de casserole, qui chante faux !

Simon Helberg, la révélation du film aux côtés de Meryl Streep.

Florence Foster Jenkins, un Stephen Frears à redécouvrir

Mais le film de Frears se confond moins avec son personnage. Il n’est plus seulement un prénom mais s’élargit à un tableau d’époque. Sous le vernis d’une reconstitution splendide du New York des années quarante, avec Florence Foster Jenkins, Frears retrouve son ironie mordante et fait grincer le prétendu bon goût, pour dresser une ode au libéralisme des mœurs comme dans ses autres films.

Hugh Grant et la superbe reconstitution du New York des années 30.

Le couple des Jenkins n’est pas celui qu’on croit (Hugh Grant, épatant) et c’est le pianiste homosexuel composé par la révélation du film, Simon Helberg, qui en devient le pivot. Digne des grandes comédies américaines, il est lui aussi à la croisée des chemins entre l’affirmation de soi et le besoin de reconnaissance publique. Comme ce beau film.

Florence Foster Jenkins de Stephen Frears (2016, GB-Fr, 1h51) avec Meryl Streep, Hugh Grant, Simon Helberg, Rebecca Ferguson… Vendredi 27 octobre à 21h05 puis en replay gratuit sur France 5.