L’ac­tion se déroule en 2220 au cœur de Noctis, capi­tale Martienne para­di­siaque qui abrite les riches déser­teurs de la Terre (deve­nue un bidon­ville pour chômeurs). Dans cet univers (dysto­pique ?), la fron­tière entre humain et robot a disparu. Les animaux de compa­gnie sont synthé­tiques, les parte­naires sexuels sont rempla­cés par des androïdes et les étudiants dému­nis louent leurs capa­ci­tés céré­brales dans des « fermes de cerveaux« .

C’est dans ce futur qu’é­vo­luent Aline Ruby (Léa Drucker), une détec­tive privée en proie à l’al­coo­lisme et Carlos Rivera (Daniel Lobé), version androïde de son ex-parte­naire décédé cinq ans plus tôt. Le tandem est chargé de retrou­ver une étudiante en cyber­né­tique portée dispa­rue et accu­sée de « jail­brea­ker » des robots afin de leur rendre leur libre-arbitre. Au fil de leur enquête, ils se retrouvent plon­gés dans un complot dont les consé­quences pour­raient conduire à un inévi­table conflit entre les humains et les robots.

Mars Express. Le film d'animation SF de deJérémie Perrin.

Une anima­tion élégante bour­rée de réfé­rences

Visuel­le­ment parlant, Mars express se distingue par une ambi­tion peu commune dans le paysage de l’ani­ma­tion française (à l’ex­cep­tion du récent Sommet des Dieux). Jéré­mie Perrin réus­sit brillam­ment à marier l’élé­gance du film noir avec l’éner­gie nerveuse des animes japo­nais, notam­ment dans son final spec­ta­cu­laire. Il brouille égale­ment les fron­tières de l’ani­ma­tion en mêlant 2D, 3D, ainsi qu’un langage visuel direc­te­ment emprunté aux jeux vidéo et aux films d’ac­tion (point de vue à la première personne, profon­deur de champ frac­tion­née et distor­sions visuelles).

Mars Express. Le film d'animation SF de deJérémie Perrin.

Mars Express fait écho à d’autres œuvres de SF emblé­ma­tiques, allant de Robo­cop à Termi­na­tor 2, en passant par 2001, l’Odys­sée de l’es­pace pour les séquences spatiales, Blade Runner pour sa traque de robots, et Ghost In the Shell pour son explo­ra­tion fasci­nante des rela­tions entre l’homme et la machine. Bien que trai­tant de théma­tiques fami­lières, le film arrive à se distin­guer par son anima­tion et son équi­libre bien dosé entre diver­tis­se­ment et réflexion poli­tico-philo­so­phique.

Mars Express de Jéré­mie Périn (Fr, 1h25) avec les voix de Léa Drucker, Mathieu Amal­ric, Daniel Njo Lobé… Sortie le 22 novembre.

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