Voici un bolide policé et convenu, sans surprise mais taillé pour le succès populaire. Un film de genre sur la quatrième pouvoir avec cliquetis incessants sur les machines à écrire, téléphones sonnant dans tous les sens et rédacteur en chef qui passe son temps les pieds sur son bureau.
Pentagon Papers, le courage anti-trump
Venant d’un Steven Spielberg, on en attendait pas moins. Pour ces Pentagon Papers de 2018, la bonne idée du réalisateur américain le plus célébré de la planète a été de traiter particulièrement deux sujets dans l’ère du temps à l’heure de l’Amérique trumpiste : la liberté de la presse et la place des femmes dans le monde du travail. Qui est contre ? Personne.
Pentagon Papers relate deux combats parallèles. Celui d’un petit journal rêvant de devenir grand, le Washington Post, qui décide pour s’imposer face à ses concurrents de publier des rapports sur la guerre du Viet-Nam malgré les menaces du gouvernement. Et celui de Katharine Graham, une millionnaire qui se retrouve malgré elle à la tête de l’entreprise familiale.
Le brushing de Meryl Streep, ultra-white
En pleine auto-célébration démocrate, Spielberg distille à l’envi bons sentiments et discous manichéens au gré d’une mise en scène parfois très appuyée pour un film zéro prise de risque. Avec son vertigineux brushing ultra-laqué, un sourire qui minaude à chaque mot qui sort de sa bouche en plissant des yeux, Meryl Streep est devenue l’actrice la plus maniérée du tout Hollywood, s’offrant le beau rôle de la femme seule contre tous. La caméra tournoie autant que le rythme galopant de tout cet univers journalistique, millimétrée comme il se doit chez maître Steven, et incarné par Tom Hanks le héros (pléonasme). On sera tous d’accord, c’est vachement bien fait.
Pentagon Papers de Steven Spielberg (2017, EU, 1h55) avec Meryl Streep, Tom Hanks, Sarah Paulson… Lundi 25 mars à 21h en prime gratuit sur France 3.
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