Comme évoqué par une chorale au début du film, Berna­dette s’ins­pire très libre­ment de la vie de la Première Dame de France de 1995 à 2007. Ayant long­temps travaillé dans l’ombre de son mari pour le voir accé­der à la Prési­dence, elle est rapi­de­ment relé­guée à l’ar­rière-plan à son arri­vée à l’Ély­sée, jugée inutile, austère et ringarde. Avec l’aide de son chargé de commu­ni­ca­tion, le génial Denis Poda­ly­dès, elle va donc renver­ser la tendance en deve­nant une figure média­tique incon­tour­nable au milieu de cette « élite » poli­tique française et …miso­gyne. Dans un élan chic et punk qui rappelle le Marie Antoi­nette de Sofia Coppola, la réali­sa­trice Léa Dome­nach trans­forme alors cette femme de l’ombre en véri­table rebelle bien aimée du peuple français.

Cathe­rine Deneuve en rose comme la Marie-Antoi­nette de Sofia Coppola.

Berna­dette, un film chic et punk, mais poli­tique­ment correct

A l’ex­cep­tion de quelques tacles (Ville­pin et Sarkozy étant les plus ciblés), le reste de la comé­die reste assez gentil et n’ose jamais fran­chir les limites du poli­tique­ment correct. La dyna­mique de la famille Chirac est bien repré­sen­tée avec ses complexi­tés et ses drames. Plus qu’une simple satire, le film dresse égale­ment un portrait émou­vant de cette femme humi­liée par les infi­dé­li­tés de son mari et tour­men­tée par la mala­die de sa fille. En ce qui concerne le casting, Cathe­rine Deneuve offre une inter­pré­ta­tion légè­re­ment rete­nue mais sans faute, tandis que Michel Vuiller­moz incarne un Jacques Chirac plus vrai que nature. Un biopic qui, sans faire rire aux éclats, se moque habi­le­ment de la poli­tique française.. cette source d’hu­mour inépui­sable.

Berna­dette de Léa Dome­nach (Fr, 1h32) avec Cathe­rine Deneuve, Denis Poda­ly­dès, Michel Vuiller­moz… Sortie le 4 octobre.