Il y a un rebon­dis­se­ment central qui arrive au bout de 50mn dans Second Tour et qu’on se gardera bien de révé­ler (et pas seule­ment qu’un candi­dat élu à droite gouverne à gauche comme le dit la promo). Avant, on aura assisté à la mise en place la plus labo­rieuse qu’on n’ait jamais vu dans un film de Dupon­tel. Campagne prési­den­tielle, complot en Rouma­nie, amours de récré, place­ment de produit pour la Wii, atten­tat, dark web, foot du siècle dernier et multi-écrans, le film s’épar­pille façon puzzle dans une série de sous-intrigues qui n’en finissent jamais.

Cécile de France, parfaite mais sous-employée.

Second Tour, un film qui s’épar­pille façon puzzle

Et malgré le couple Cécile de France / Nico­las Marié qui mène l’enquête, à force de se dérou­ler unique­ment dans les coulisses d’une histoire dont on ne comprend pas les ressorts (et on s’en fiche), ce Second Tour nous aura perdu depuis long­temps. Le summum de l’en­nui est atteint avec un vrai-faux débat prési­den­tiel donc chaque mot est doublé dans l’oreillette. Autant assis­ter en direct à un JT de Julian Bugier

Mora­line poli­tique avec Dupon­tel qui filme Dupon­tel

Finies la poésie d’Au revoir là-haut ou la drôle­rie des gags de Neuf mois ferme, les rares bonnes idées comme celle de lire sur les lèvres ou de ressas­ser les matches de foot ne peuvent pas tenir la distance d’un long métrage. Le couplet sur le consu­mé­risme est vieux comme un Dupon­tel qui ne finit par ne filmer que lui-même, en se donnant le beau rôle. Le bascu­le­ment soudain dans la mora­line écolo avec couplet sur les abeilles sent l’op­por­tu­nisme de la ruche à plein nez.

Comme dirait Juliette Arma­net, il n’y a rien qui va, et filmer en images de synthèse le vol d’un oiseau en plan subjec­tif traduit toute l’ab­sur­dité de ce film poli­tique labo­rieux à force de gros sabots. Vive­ment que Dupon­tel retrouve un peu de sa verve et de sa finesse.

Second Tour de et avec Albert Dupon­tel (Fr, 1h36) avec Cécile de France, Nico­las Marié, Magali Bonnat, Bouli Lanners, Jacky Berroyer, Philippe Duques­ne… Sortie le 25 octobre.