Principal rescapé de la crise de production liée au Covid, le cinéma français devient majoritaire partout dans les festivals (Cannes, Venise ou Deauville). Le festival Lumière ne fait pas exception, avec une avalanche de films français de toutes époques. Que ce soit à travers le “cinéma populaire” de Gilles Grangier, la plus grande rétrospective du festival avec une quinzaine de films en copie restaurée, de Gas-Oil au Cave se rebiffe, placé sous le patronage d’un certain Jean Gabin. Ou à travers les 5 films de Truffaut suivant les aventures d’Antoine Doinel, ou l’hommage aux 30 ans du Van Gogh de Pialat. A côté des “grands classiques du noir et blanc” comme La Belle équipe ou Le Jour se lève – toujours avec Gabin – les cinéphiles pourront toujours aller dénicher des raretés comme La Divine Croisière de Julien Duvivier en ciné-concert, ou La Loi du Nord du trop rare Jacques Feyder avec Michèle Morgan et Charles Vanel, censuré pendant la guerre et tourné dans les paysages naturels de… Laponie.

A tribute to Bertrand

Bertrand Tavernier au festival Lumière 2019 (photo Susie Waroude).

Mais c’est évidemment l’hommage à Bertrand Tavernier (jouez à notre quiz Tavernier et Lyon !) en huit films le dimanche 10 octobre qui devrait constituer un des premiers grands moments d’émotion du festival, après une ouverture la veille après une ouverture la veille qui a la bonne idée de confier une nouvelle partition à Vincent Delerm pour accompagner Le Cameraman de Buster Keaton. Les avant-premières cannoises qui s’invitent de plus en plus à Lyon seront elles aussi très majoritairement hexagonales avec les nouveaux films de Catherine Corsini, Christian Carion, Edouard Baer, Yvan Attal ou Gaspar Noé.

Grosses pointures internationales

A côté d’une rétrospective Sidney Pollack autour d’Out of Africa ou de grandes projections comme un des chefs-d’oeuvres de Brian De Palma, Outrages, en version director’s cut, les avant-premières pleuvent des quatre coins du monde. C’est évidemment The Power of the Dog, le nouveau film de Jane Campion, prix Lumière 2021 (lire notre portrait), couronné d’un prix de la mise en scène à Venise, qui sera le plus attendu, produit par Netflix, tout comme The Hand of God, le nouveau film de Paolo Sorrentino en sa présence, lui aussi primé à Venise… Si les films de plateformes restent encore persone non grate sur la Croisette, ils ont en revanche toujours été les bienvenus à Lumière, comme The Irish Man de Scorsese en 2015. Les autres avant-premières internationales ne sont pas en reste, loin de là, entre le documentaire de Todd Haynes sur The Velvet Underground et la cerise sur la gâteau : Cry macho, le nouveau Clint Eastwood à sortir en novembre, pour fêter les 50 ans de carrière du cinéaste, et célébrer le premier prix Lumière de l’histoire…

La bande annonce du dernier film de Jane Campion, The Power of the dog.

Festival Lumière, 13e édition. Du samedi 9 au dimanche 17 octobre.

Lire aussi notre portrait de Jane Campion, prix Lumière 2021. Et notre critique d’American Sniper de Clint Eastwood.