Un mystérieux hacker menace la sécurité mondiale en utilisant un code de piratage informatique créé par un autre hacker qui purge sa peine de prison aux États-Unis (Chris Hemsworth alias Thor, menotté et malmené par les gardes, miam). Le FBI et les services secrets chinois vont devoir le faire sortir pour qu’il puisse se racheter en démasquant le dangereux malfaiteur. L’affrontement entre un blackhat (le titre original du film, signifiant un hacker mal intentionné) et ce nouveau white hat, va alors pouvoir commencer.

Chris Hemsworth en filature dans Hacker.

La mèche de Chris Hemsworth

Même s’il se veut inspiré par l’histoire du vrai Stephen Watt,(qui avait piraté les bases de données de 250 compagnies à travers le monde),ce scénario de commande digne d’un mauvais James Bond, naviguant entre Hong Kong, Chicago ou Djakarta n’a pas pu intéresser plus de deux secondes Michael Mann. Le réalisateur utilise alors les codes les plus éculés du thriller et du western pour mieux les infléchir : méchant avec une vraie tête de méchant, asiatiques patibulaires mais presque, Ray Ban à tous les étages…

Avec sa voix grave, sa mèche rebelle et ses biscottos qu’on devine sous la chemise, Chris Hemsworth est juste archi-sexy, sorte de Colin Farrell en version blonde, entouré d’un harem visiblement sous le charme, quintessence du héros américain. Mais Michael Mann est un des derniers esthètes Hollywood, et s’il livre une séquence de fusillade phénoménale au cœur du film et quelques scènes de course-poursuite à couper le souffle, en grand styliste, c’est surtout les temps morts qui l’intéressent.

Chris Hemsworth, à l’oreille et sous le T-shirt.

Only God forgives

Aidé par la géniale musique souterraine d’Atticus Ross, il traite les différents lieux avec la même distanciation, plongeant ses acteurs, qu’il utilise comme de simples silhouettes, dans une sorte de bulle mondialisée où la manipulation informatique et le monde virtuel n’engendrent qu’un sentiment de claustrophobie, même à l’extérieur. En mobilité permanente, la caméra filme les lieux comme autant de ramifications issues des réseaux informatiques, détachant les couleurs primaires des signaux lumineux ou la lumière aveuglante des coups de feu comme une résurgence d’écrans démultipliés. Sous ses airs modestes de film de commande, ce Hacker déçoit en bien comme disent les Suisses. Un thriller digitalisé dans la droite ligne du Mission impossible de Brian De Palma.

Michael Mann sur le tournage de Hacker.

Hacker de Michael Mann (Black Hat, 2015, EU, 2h13) avec Chris Hemsworth, Leehom Wang, Wei Tang, Viola Davis… Actuellement sur Netflix.

La bande annonce à la sortie du film en 2015.