Lambert Wilson, Franck Dubosc, Guillaume de Tonquédec et Jérôme Commandeur se demandent bien ce qu’ils font dans cette suite de Barbecue aussi interminable qu’une partie de Trivial Pursuit. Ça tombe bien : il y en a une !

Après Le Dîner de cons, voici le barbecue du cocu ! (attention divulgâchage) Malheureusement en beaucoup moins drôle, et c’était d’ailleurs sans doute une volonté d’Eric Lavaine que de vouloir être plus mélancolique pour cette suite… apathique. Tout en continuant de parler de Gerland, Fourvière, Vénissieux ou Villeurbanne où ils habitent encore, revoici donc la bande de quinquas (sans Florence Foresti, dommage) débarquant en Bretagne, à la suite d’un vol raté à Saint-Exupéry. Lambert Wilson (beaucoup plus drôle dans Matrix) est plus livide que jamais en allant se recueillir sur la tombe de son père à Redon, Lionel Abelanski plus dépressif que toujours en découvrant que Jérôme Commandeur a réussi en Argentine (non sans un placement de produit Midas), et Franck Dubosc serait transparent s’il n’était pas aussi miso avec sa femme. Bienvenue dans le cinéma français qui s’ennuie dans un riche manoir breton.

Les 50 ans de Guillaume de Tonquédec, le héros de comédie le plus fade de l’histoire du cinéma…

Comment s’ennuyer en jouant au Trivial Pursuit

N’ayant apparemment plus la moindre ambition depuis Barbecue, Eric Lavaine égrène les scènes pour tuer le temps : le plus instit’ des acteurs français Guillaume de Tonquédec – dont le personnage fête cette fois les 50 ans – fait visiter chacune des chambres de son manoir de famille en nous racontant toute l’histoire de sa chère Bretagne sur un ton encore plus fade qu’une fiche Wikipedia. Le sommet du WTF est atteint lorsque chacun lit chaque question et chaque réponse au moment de jouer au Trivial Pursuit…

Y a-t-il eu un scénariste dans l’avion pour la Bretagne ? La réponse est non. Les ingrédients sont les mêmes que dans le premier, mais tout est moins bien : jeux de mots foireux (« Il est bon dans son dolmen« , « c’est pas deux gars c’est deux danseuses » sur un tableau de… Degas !), frustration sociale et sexuelle, femmes écervelées et dégoulinade de bons sentiments pour finir. Sans rien révéler du lourd secret de famille… qu’on aurait pu trouver dans une blague Carambar. Après Champagne !, Plancha est un nouveau paragon de grosse comédie à la française, passant tout son budget dans les cachets de comédiens égarés qui auraient pu tourner à peu près n’importe où autour d’une table et des chaises… Mais n’oublient pas de prendre le chèque. Pas très glorieux.

Plancha d’Eric Lavaine (Fr, 1h40) avec Guillaume de Tonquédec, Lambert Wilson, Franck Dubosc, Jérôme Commandeur, Caroline Anglade, Lionel Abelanski, Sophie Duez… Sortie le 26 octobre.