Une Zone à défendre, le Disney piteux qui drague les zadistes

Depuis Les Trois Mousquetaires, ils n’avaient donc pas fini de s’embrasser. A peine 5 minutes et une descente de flics pour disperser des zadistes, que Lyna Khoudri et François Civil s’embrassent déjà. Dix-huit mois plus tard, il revient de ses vadrouilles, mais voilà qu’il découvre qu’elle eu entretemps un petit Théo de lui, même s’ils s’étaient « protégés« .

C’est la magie Disney, qui ne lésine pas sur le scénario pour son premier film frenchy, signé Romain Cogitore, réalisateur très surestimé d’un film français que personne n’a vu (pléonasme) : L’Autre continent. Ici, de mamie Suzanne qui prête sa maison à Lyna Khoudri qui dit « ah cool » à chaque phrase en dreadlocks, tous les zadistes sont gentils. Et le bébé est un « vrai sans papier hors système« . Le temps d’une pause, on invite même un policier à démissionner pour venir « manger la soupe avec les courgettes du potager » (sic). Difficile quand on est Disney de draguer le zadiste en voulant plaire à tout le monde.

Double rôle pour François Civil

Alors Cogitore en rajoute dans les scènes d’amour (sous les bois, à la lumière rouge), plus plates qu’entre deux feuilles de laitue. Heureusement, il invente parallèlement un rôle à tiroir pour François Civil, agent double du ministère de l’Intérieur. Malheureusement, les atermoiements du couple en plein mélo écolo prennent rapidement le pas sur le suspense et l’observation politique, et les seconds rôles restent aux abonnés absents (mamie Suzanne aura à peine le temps de mourir sans qu’on ne sache rien d’elle).

Entre le « squat collectif trop cool » et « ceux qui se battent pour l’intérêt général » (non, il ne s »agit pas des flics), le film a choisi sa Zone à défendre. Il aurait pu en faire un objet militant intéressant, si seulement il n’était pas victime de tout l’enrobage opportuniste de Disney, décidément en petite forme, après Indiana Jones. Reste François Civil et son double rôle qui montre les deux facettes d’un acteur qu’on aime beaucoup : spontané et engagé dans l’action à la Bébel, ou torturé et en lutte contre sa hiérarchie, à la façon d’un Pierre Niney dans Boîte noire. Alors pour lui, avec une bonne clim’…