Mieux vaut être schizophrène que tout seul !” Voilà le beau programme de La Chauve-souris de Johann Strauss, l’opérette viennoise par excellence dont l’esprit pétillant reflète sans cesse un fond beaucoup plus sombre, comme dans les grandes comédies. Tout y est alerte, rassurez-vous, les bulles de champagne fusent mais la décadence de cette grande société viennoise conduira à la prison, et à la drôlerie de chaque situation répond toujours un malheur sentimental. D’où la difficulté d’interprétation de ce joyeux monde courant à sa perte.

Danser sur un volcan

A la tête de l’ONL, Nikolaj Szeps-Znaider connaît toute la musique viennoise qu’il aime comme sa poche, et saura avec un plateau de choix aussi bien galvaniser la grande salle de l’Auditorium, que nous tendre un miroir de tendresse dans lequel se consoler de nos failles existentielles, le temps d’un éclat de rire. Un beau programme pour une fin d’année. En prime, on est heureux de retrouver Jean Lacornerie, ancien directeur du théâtre de la Croix-Rousse et grand amoureux de la comédie musicale (lire notre article sur son Pajama Game), venir animer le plateau pour les fêtes. Il vient d’en monter une nouvelle production pour l’Opéra de Rennes (photo), qu’il devrait adapter pour le grand plateau de l’Audi.


La Chauve-souris de Johann Strauss fils. Direction musicale Nikolaj Szeps-Znaider avec l’ONL. Mise en scène Jean Lacornerie. Du mer 29 décembre au sam 1er janvier 2022 à 20h (sam 16h) à l’Auditorium, Lyon 3e. De 8 à 69 €.