Quel film précoce et visionnaire contient à lui seul des pans entiers de l’histoire du cinéma, annonçant avant l’heure Blade Runner, Matrix ou Parasite de Bong Joon-ho ? La réponse est Metropolis de Fritz Lang, chef-d’oeuvre muet d’anticipation de 1926, fiasco en son temps avant de devenir culte, et d’être retrouvé par hasard dans sa quasi-intégralité en… 2008, à Buenos Aires !
Metropolis, premier humanoïdes et mythe de l’architecture urbaine
Film-monde s’inspirant du mythe de Babylon ou de la tour de Babel, Metropolis mélange les trucages d’époque, le montage psychédélique et l’art déco berlinois pour l’architecture et le mobilier. Fritz Lang le visionnaire embrasse la mythologie des films de l’Est dans des séquences de foule absolument extraordinaires.
Le film constituait à l’époque par son budget l’équivalent des blockbusters d’aujourd’hui. Ville haute, ville basse, créature humanoïde, vertiges du progrès technique et de la mécanisation à outrance, Metropolis est devenu le film annonciateur de toutes les démesures économiques et politiques du XXe siècle et suivant, sommet du génie mégalo-ordonné de la culture allemande, à travers une maestria visuelle qui n’a cessé de nourrir notre imaginaire collectif.
Jeff Mills devant le film pour les 10 ans du Sucre
1h de musique originale pour 2h30 de film, c’est la troisième fois que Jeff Mills s’attèle au chef-d’oeuvre de Fritz Lang pour un ciné-concert d’exception que Le Sucre organise pour ses dix ans dans la grande salle des Célestins. Le légendaire DJ de Detroit, pionnier du genre, inteprètera live pour l’occasion face à l’écran sa musique spécialement conçue pour le film. C’est ce qui s’appelle une soirée SF archi culte, immanquable aussi bien pour les yeux que pour les oreilles.
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