200 millions de dollars  pour le dernier Scor­sese, Killers of the flower moon. En Amérique, on ne manque mani­fes­te­ment pas d’argent pour dénon­cer le capi­ta­lisme (impé­ria­liste). Pour parler des mino­ri­tés indiennes, il ne s’agit pas vrai­ment d’un budget woke… A condi­tion qu’il vienne désor­mais du petit écran : après Apple pour Marty, The Killer de David Fincher pour Netflix, pour­tant tourné à Paris dans les rues désertes très cyclables d’Anne Hidalgo, aura coûté à peine moins (175 000 0000 $ !). Tout comme Napo­léon, la fresque presque bon marché de Ridley Scott, à 160 000 000 $. On comprend qu’Apple ait besoin de vendre son dernier I phone au prix d’un smic, les pauvres…

Joaquin Phoe­nix se bouche les oreilles devant le budget du Napo­léon de Ridley Scott.

L’in­fla­tion, ce n’est pas qu’au super­mar­ché

Si on se réjouit que les films de plate­forme de grands auteurs comme Scor­sese, Fincher ou Ridley Scott sortent en salles (ce n’était pas le cas des deux derniers Coen par exemple), on ne sait pas encore quand Killers of the flower moon sera visible sur Apple TV, pour­tant finan­ceur. Mieux, la version de Napo­léon de 4h voulue par Ridley Scott devrait n’être visible que sur la plate­forme, alors que le montage salle devrait faire plus d’une heure de moins… On se demande alors pourquoi inves­tir autant d’argent dans le cinéma des grands auteurs si ce n’est pas vrai­ment pour montrer leur ciné­ma…

Gilles Lellouche et Guillaume Canet dans Astérix et Obélix : L'Empire du Milieu
Canet et Lellouche, le duo déce­vant d’Asté­rix et Obélix, L’Em­pire du milieu.

La folie des gran­deurs des produc­tions

La France et sa fameuse “chro­no­lo­gie des médias” unique au monde et les nouveaux produc­teurs de pétrole ciné­ma­to­gra­phique ne font pas encore vrai­ment bon ménage, même si on peut saluer l’ef­fort. Peut-être faudrait-il de part et d’autre à des budgets plus réalistes. Quand Guillaume Canet a besoin de près de la moitié du budget de Napo­léon pour faire ses blagues Caram­bar et ses effets spéciaux Lidl dans son dernier Asté­rix, on se dit qu’il y a encore mani­fes­te­ment un souci de produc­tion. On sait bien qu’il a atteint un âge confor­table, mais si, “pour que le cinéma reste le cinéma” comme nous le chante Marty à chaque inter­view sur France Inter, il doit coûter plus cher qu’un Marvel 12, on est mal barré…

Killers of the Flower Moon de Martin Scor­sese. Actuel­le­ment en salles.

The Killer de David Fincher avec Michael Fass­baen­der. Sortie en salles le 10 novembre.

Napo­léon de Ridley Scott avec Joaquin Phoe­nix. Sortie en salles (version courte) le 22 novembre.