Grand témoin du siècle, Marc Riboud est un incontournable de la photographie. Pour les 100 ans du reporter lyonnais, le musée des Confluences organise une rétrospective avec une centaine de ses œuvres, 100 photographies pour 100 ans. Une exposition qui vaut le coup d’œil pour découvrir son talent, mais dont la scénographie gâche notre plaisir. 

Né en 1923 à Saint-Genis-Laval dans une riche famille d’industriel lyonnais, Marc Riboud s’est très vite détaché du parcours classique auquel il se destinait pour observer ses contemporains à travers un appareil photo. Son regard tendre et humaniste tape dans l’œil d’Henri Cartier-Bresson qui le fait entrer à l’agence Magnum en 1953. Pendant plus d’un demi-siècle, il parcourt le monde et le fait découvrir au spectateur curieux par la même occasion. 

Peintre sous la tour Eiffel avec un seau, Marc Riboud noir et blanc.
Sous la tour Eiffel…

Un regard tendre et humaniste 

Que ce soit avec les antiquaires de Pékin, pendant la révolution islamique en Iran ou avec les peintres de la tour Eiffel, le regard que pose Marc Riboud sur ses contemporains est toujours tendre et malicieux. Ses photographies, toujours en noir et blanc, sont pleines de poésie, témoin incontournable du siècle passé au regard accompli.

En 1967, il est présent lors d’une marche de contestation avec la guerre du Vietnam et prend un cliché qui lui permettra de passer à la postérité : une manifestante fait face aux soldats équipés de baïonnette. Son arme à elle, une fleur qu’elle tient dans les mains. Ce jour-là, Marc Riboud dira que « la jeunesse américaine avait un beau visage ». 

La scénographie pataude de l’exposition à Confluences. (photo Bertrand Strofleth)

Une nouvelle expo à la scénographie décevante 

Malheureusement la scénographie de cette nouvelle exposition n’est pas à la hauteur de ce grand photographe. Trop sombre et trop étroite, on peut à peine prendre du recul pour contempler les œuvres. Les photos sont de simples impressions (et non des tirages) et même leur juxtaposition laisse à désirer… On peine à profiter de leur beauté, incapable de respirer. Dommage. Marc Riboud méritait mieux…

Marc Riboud, 100 photographies pour 100 ans. Jusqu’au 31 décembre au Musée des Confluences, Lyon 2e Confluence. Du mardi au dimanche de 10h30 à 18h30. De 6 à 9 €.