L’expo démarre par une petite photo d’elle qui en dit long : des cheveux blonds, des yeux rieurs, et un large sourire sur un visage lumineux. Ce portrait de Susan Kare date de 2014 et en ouvre un autre, celui de son travail. Pensée comme un kaléidoscope, la première rétrospective internationale dédiée à la graphiste explore plusieurs pistes. D’abord ses références, puis ses propres techniques de création et enfin celles et ceux qu’elle a inspirés. « Susan Kare est quelqu’un de central dans l’univers visuel que l’on connaît. Elle a construit tout son travail à partir de la broderie et du point de croix, vers le pixel. De son travail on tire le pixel art, la broderie, l’imagerie numérique, les icônes ou la typographie » détaille Joseph Belletante, directeur du musée de l’Imprimerie, lors du vernissage. La salle est comble, les visiteurs du fond peinent à l’entendre, et c’est plutôt bon signe après deux ans à se tenir à distance. L’ambiance est baignée des murmures des étudiants des Beaux-Arts ou de Villefontaine, en extase devant les icônes des années 80, sérigraphies et autres emojis.

Happy Macintosh !

Pour Susan Kare, une icône doit transmettre sa signification d’un simple regard. « Certaines icônes sont faciles, un calendrier par exemple. Je me bats année après année pour mettre au point de nouvelles icônes pour traduire le mot Annuler » déclarait-elle avec malice dans un entretien en 2001. Celle qui a démarré aux côtés de Steve Jobs en 1982 est aujourd’hui « au moins aussi importante que lui, à mes yeux, dans le paysage des arts graphiques et du design » poursuit Joseph Belletante. Les initiés comme les novices s’y retrouveront dans cette nouvelle expo temporaire dont le musée a le secret, tout à la fois pointue et pédagogique. Après Avec de Paris-Clavel l’hiver dernier, les pixels de Susan Kare proposent un regard passionnant et neuf sur ce qui défile tous les jours sur nos écrans.

Icônes, by Susan Kare, exposition du mercredi au dimanche de 10h30 à 18h au Musée de l’Imprimerie et de la Communication Graphique, Lyon 2e. Jusqu’au 18 septembre 2022. De 4 à 8€.