Il y a une bonne et une mauvaise nouvelle en cette fin d’année : la mauvaise, c’est que Stanley Kubrick n’ait pas pu faire son Napoléon. Malheureusement, c’est donc Ridley Scott qui s’y colle… (lire notre coup de pied au culte en fin de journal). La bonne, c’est que Michel Ciment, biographe et interlocuteur privilégié de Kubrick à qui il a consacré un livre fondateur, au moins, n’aura pas vu le film de Scott… Même s’il aurait pu l’aimer, tant ce grand critique de cinéma n’aura jamais eu de chapelle et toujours le souci du public. Il parlait des films avant de parler de lui à travers les films comme le font trop de gens aujourd’hui, continuait de voir inlassablement des films jusqu’à 85 ans il y a encore quelques semaines, avec une curiosité intacte et une soif de passeur insatiable.

Un fax… et le voilà !

Alors que l’auteur de ces lignes était à peine journaliste et critique, il avait répondu favorablement – comme il l’a fait pour tant d’autres – à ma demande d’interview sur Elia Kazan alors à l’affiche d’une rétrospective de l’Institut Lumière. En me transmettant avec une rare générosité toute la science de son analyse et le fruit de sa rencontre avec Kazan en personne. Seule exigence : relire l’entretien avant publication par… fax !

Michel Ciment alias Michael Ciment

Emerveillé par celui qui reste pour moi comme pour beaucoup un modèle, je me disais que, déjà, j’avais affaire à un dinosaure, imposant, inoxydable. Quelque temps plus tard, à la sortie de Minority Report, c’est « Jurassic » Ciment qui sera cité en haut de l’affiche pour avoir écrit : “Le meilleur film de Steven Spielberg.” Ce qui lui vaudra le surnom de “Michael Ciment” au Masque et la plume, auquel il aura participé la bagatelle de 50 ans… Un jour, j’aimerais aller habiter dans les yeux de Michel Ciment. Pour voir tous les films qu’il a vus.

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