C’est ce qui s’appelle une belle évolution. Avec un jeune et dynamique directeur à sa tête, Boris Blanco (par ailleurs musicien), le festival de la Chaise-Dieu ouvre de plus en plus grand les portes de sa mythique abbatiale Saint-Robert, lieu de patrimoine exceptionnel, digne du Nom de la Rose de Jean-Jacques Annaud.

Si la musique religieuse est toujours présente (et tant mieux), elle n’étouffe plus le reste de la programmation qui s’est largement diversifiée, notamment avec l’acoustique chaleureuse de l’Auditorium Cziffra, « petite » salle idéale pour les récitals et la musique de chambre, à prix beaucoup plus doux que les grands concerts du soir, ce qui ne gâche rien…

La Chaise-Dieu, c’est même pour les enfants

Dans l’abbatiale du festival de la Chaise-Dieu.

Parmi les pépites inattendues, la Zoophonia en deux volets du chœur Spirito à destination des enfants, invités à monter sur scène pour participer aux chants traditionnels européens de plusieurs pays pour évoquer les animaux. Au rayon plus classique, Jean Rondeau viendra jouer au clavecin une version chambriste des Goldberg de Bach avec viole de gambe et flûte, tandis que l’orchestre Les Siècles – invité à peu près partout dans la région cet été – viendra livrer son interprétation du Requiem de Fauré, la plus joyeuse des œuvres funèbres.

Beethoven et Benjamin

Des jeunes solistes aussi impressionnants que Jean-Frédéric Neuburger (piano) ou Victor-Julien Laferrière (violoncelle) continuent de raviver la fougue Beethoven avec leur intégrale au long cœur. Mais le clou du spectacle dans l’Abbatiale ira en fin de festival pour l’Orchestre national de Lyon et son Peer Gynt (direction Alevtina Ioffe), avec un de nos pianistes préférés : Benjamin Grosvenor, dans le concerto pour piano de Grieg. Un départ vers les hauteurs de l’Europe du Nord qui s’annonce comme un des plus beaux voyages classiques de l’été.

58e festival de la Chaise-Dieu (Haute-Loire). Du 21 au 31 août 2024. De 48 à 95 € dans l’Abbatiale (devant le jubé). De 27 à 53 € à l’Auditorium Cziffra.

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