Elles ne sont pas légion les comédies politiques au café-théâtre. Elles sont encore moins nombreuses à éviter l’écueil du poujadisme (tous pourris), comme du bashing de circonstance (gilets jaunes, émeutes et anti-Macron). C’est ce que réussissent Antoine Demor et Victor Rossi avec Le Prix de l’ascension : l’ascension à double tranchant de deux potes de promo dans les coulisses des cabinets politiques, jusqu’à y laisser des plumes…

Antoine Demor et Victor Rossi, deux comédiens toujours crédibles.

Parfaitement documenté quand il s’agit de se farcir le cynisme bon teint des communicants ou les financements astronomiques du plus parfait entre-soi, cette pièce grinçante et soignée (superbes éclairages) n’en oublie pas de construire des personnages. C’est là toute la force de cette comédie politique douce-amère : montrer ce qu’il en coûte de faire semblant à soi-même. Jusque dans les scènes les plus intimes traitées elles aussi loin des clichés, avec deux comédiens aussi précis que touchants pour laisser transparaître le vide affectif derrière leur appétit de pouvoir. C’est gonflé, original et parfaitement incarné.


Le Prix de l’ascension de et avec Antoine Demor et Victor Rossi. Jusqu’au 29 juillet à 12h40 au théâtre des Béliers à Avignon (relâche lundi 24 juillet). De 15 à 21,50 €. Photos : Robin Gervais.