Annuler les festivals d’été pendant les JO 2024 au prétexte de la sécurité et du nombre de forces de l’ordre ? C’est ce qu’a annoncé Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur. Le RN n’aurait pas fait mieux.

Voilà donc un ministre de l’Intérieur qui nous explique tranquillement que des festivals d’été devront être « reportés » ou « annulés » en 2024, les JO réquisitionnant l’essentiel des forces de l’ordre… Fini les tongues à Lyon, Bordeaux, Belfort ou Saint-Malo sous prétexte des bruits de bottes à Paris. On souhaite déjà bon courage à Dominique Hervieu, ancienne directrice de la Maison de la danse, en charge de « L’Olympiade culturelle », ces événements artistiques censés accompagner la manifestation sportive des JO… S’il ne s’agit que d’un manque de képis, comment celle-ci pourrait elle aussi se tenir, d’autant que L’Olympiade culturelle est censée avoir lieu partout en France ? Elle aussi devra donc revoir ou rayer sa copie… On est donc en train de nous expliquer que la France est incapable de garantir la sécurité sur l’ensemble de son territoire à partir du moment où elle accueille les JO… Dans ces conditions, comment la France a-t-elle pu ne serait-ce que candidater ? On est déjà stupéfait d’apprendre par la bouche du ministre en charge de ces questions que les criminels, terroristes et psychopathes en tous genres pourront donc oeuvre beaucoup plus tranquillement sur l’ensemble du territoire, largement déserté par la force publique… Planquez vos ouailles ! Mais il y a pire : oser un tel chantage anti-culturel – soit les JO, soit les festivals -, le RN n’aurait pas fait mieux. C’est la pire façon de légitimer les forces paternalistes et virilistes archaïques au détriment des valeurs du partage, sur lesquelles reposent précisément le sport et la culture. On a beau accorder beaucoup de crédit à Rima Abdul-Malak, ministre de la culture intelligente et compétente, qui a commencé à recevoir comme elle peut les organisations le 2 novembre dernier. Rien ne dit aujourd’hui qu’elle disposera du pouvoir politique pour « enfourcher le tigre » et garantir la tenue des festivals. Comme dirait l’autre, rien ne dit que « ça va bien se passer ». Consternant.