Avec Vers un avenir radieux au titre ironique, Moretti reprend son rôle préféré d’ar­tiste égocen­trique insup­por­table donneur de leçons. Un fourre-tout pas tota­le­ment inin­té­res­sant mais trop bordé­lique.

Dans cette auto-fiction fantai­siste, Nanni Moretti pique une nouvelle fois  sa crise exis­ten­tialo-artis­tique devant et derrière la caméra. A l’écran, son alter ego cinéaste lutte déses­pé­ré­ment pour réali­ser un film sur le parti commu­niste italien des années 50, tout en faisant face à un produc­teur français au bord de la faillite (coucou Mathieu Amal­ric)… et à la disso­lu­tion de son couple.

Nanni Moretti devant une plaque mur ocre.
Nanni fait une nouvelle fois son Moretti dans Vers un avenir radieux.

Papy boomer et donneur de leçons

Sous les traits de ce réali­sa­teur maniaque, super­sti­tieux et insup­por­table donneur de leçons de cinéma, Moretti sort son plus beau discours de papy boomer pour faire un constat, certes pas faux mais fran­che­ment rabâ­ché, sur la mort de la créa­tion ciné­ma­to­gra­phique à l’heure du strea­ming… Entre les grandes discus­sions sur la violence chez Scor­sese, les balades à trot­ti­nette élec­trique dans les rues de Rome, les négo­cia­tions absurdes chez Netflix et les séquences de danse spon­ta­nées, le réali­sa­teur italien accu­mule les scènes légères dans un fourre-tout pas tota­le­ment inin­té­res­sant mais trop bordé­lique pour capti­ver.

Vers un avenir radieux, de et avec Nanni Moretti (It, 1h33) avec Marghe­rita Buy, Silvio Orlando, Barbora Bobu­lova, Mathieu Amal­ric… Sortie le 28 juin.