En géné­ral, il faut se méfier quand un film se termine au bout de 2h30 par ces mots : “ce n’est qu’un début”. D’abord, parce que ça veut souvent dire qu’il n’a que trop durer. Ensuite, parce que dans le cas présent on a bien compris que du sable, on allait encore en manger (ce n’est que la “partie 1” !). Et avec lui toutes les ques­tions imagi­nables sur les origines, la nature, la famille, les épices… et les gros vers de sable qui provoquent un tsunami dès qu’ils entendent le premier beat de marteau. Avec la BO de remplis­sage d’un Hans Zimmer qu’on a connu plus inspiré, ils sont servis…

Le design clas­sieux de Dune.

Dune, splen­deur visuelle et glou­bi­boulga

Mais trêve de plai­san­te­rie, ce Dune au ques­tion­ne­ment exis­ten­tiel un peu trop étendu est une abso­lue splen­deur visuelle, parce que Denis Ville­neuve, comme une sorte de Lynch holly­woo­dien, ne se contente pas d’images de synthèse et des séquences en mode un peu trop bour­rin.

Timo­thée Chala­met, héros passif et cheva­lier des sables.

Il invente des créa­tures et des mondes qui naissent sous nos yeux dans de pures séquences de cinéma, chimé­riques (l’ac­tion se déroule en 10 000 et quelque) mais assez réalistes pour être crédibles et nous ensa­bler dans un rêve des plus agréables les deux premières heures, comme un nouveau péplum, inti­miste. C’est la grande origi­na­lité de cette première partie, sûre de son art, en atten­dant la deuxième. Ville­neuve ose la construire comme un long prologue médi­ta­tif vers la guerre et son initia­tion pour Paul qui tuera pour la première fois un homme, en avançant lente­ment mais à pas de géant. Avec les sirènes du toujours génial Hans Zimmer qui a composé pour l’oc­ca­sion un véri­table thème d’ora­to­rio (et un géné­rique de fin dément).

Timo­thée Chala­met, le cheva­lier des sables

Timo­thée Chala­met et Char­lotte Rampling.

Denis Ville­neuve invente aussi un futur nommé Timo­thée Chala­met, au teint suffi­sam­ment livide pour trahir tout le fardeau fami­lial d’une Char­lotte Rampling en train de dres­ser son arai­gnée gluante, mais aux traits si fémi­nins et harmo­nieux qu’on peut lui faire confiance pour ce qui est de l’ave­nir de l’homme, nouveau, cheva­lier des sables en forme de héros passif tentant d’échap­per aux guerres et aux senti­ments belliqueux.

Un ver de sable à l’as­saut de Thimo­thée Chala­met.

Bref, ce long prélude est suffi­sam­ment riche de promesses pour qu’on ait envie de suivre les aven­tures de ce “jeune maître” nommé Popaul, héraut d’un cinéma qui a retrouvé le sens du grand spec­tacle, dans le Dune, deuxième partie .

Dune de Denis Ville­neuve (EU, 2h36) avec Timo­thée Chala­met, Rebecca Fergu­son, Oscar Isaac, Zendaya, Josh Brolin, Jason Momoa… Sortie le 15 septembre 2021. Dimanche 3 mars à 21h10 en prime gratuit sur TF1 puis en replay jusqu’au dimanche 10 mars.

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