Vous allez sentir passer ce que c’est que la torture. Avec une imagi­na­tion – sadique – débri­dée. Le pu exer­cice de style glacé d’une part et l’hy­per-violence bien saignante d’autre part semblent s’être donnés rendez-vous danas la saison 2 de Gangs of London, pour mieux s’ap­pri­voi­ser. Car loin de se repous­ser, les deux s’unissent dans un art de la mise en scène qui frise la perfec­tion, et main­tient la tension de bout en bout dans un scéna­rio de gangs qui s’en­tre­tuent qui aurait pu être des plus prévi­sibles.

Gangs of London, série yakusa britan­nique ultra-violente

Pour peu que vous ayez le coeur bien accro­ché (atten­tion à l’ou­ver­ture de la porte de l’as­cen­seur au sixième épisode), cette sorte de série de yakusa britan­nique détonne complè­te­ment dans le paysage, nerveuse mais stylée, presque abstraite et pour­tant ultra-violente comme rare­ment.

Même dans son film récent un peu déce­vant The Crea­tor, le cinéma de Gareth Evans a toujours eu de le gueule. Ici, il lâche les chevaux de l’hy­per-styli­sa­tion, parfois même un peu trop, usant et abusant des plans séquences verti­gi­neux dans un Londres qui n’a jamais été aussi morbide. Il est surtout très bien épaulé dans les épisodes 5 et 6 qui restent les meilleurs pour le moment, signées par Marcela Said (chapeau madame) et Nima Nouri­za­deh, qui dépassent le maître.

Sope Dirisu et Joe Cole.

Casting de chair et de sang

En prime, de véri­tables tronches d’ac­teurs crèvent l’écran pour donner chair à ce récit de sang : Sope Dirisu avec le magné­tisme à mâchoire fermée d’un Mark Wahl­berg black (en plus viril), Joe Cole en parfait blanc-bec petite frappe au sadisme costaud, et Michelle Fair­ley, impé­riale, qui main­tient sous sa coupe de cheffe aux heures de vol toute cette petite mare viri­liste sordide.

Cette hantise macabre au suspense hale­tant reste pour amateurs confirmé mais ne manquera pas de vous faire fris­son­ner sous la couette. De terreur.

Michelle Fair­ley.