C’est le film qu’au­rait dû réali­ser Martin Scor­sese puis Jona­than Demme, avant d’y renon­cer. En 2012, Kevin McDo­nald (Le Dernier Roi d’Ecosse) réus­sis­sait le grand biopic sur Bob Marley, docu­men­taire aux images d’ar­chives souvent inédites avec des séquences de concert et de danse qui traduisent à merveille ce qu’est vrai­ment le reggae.

Marley, biopic docu­men­taire

Ce Marley est bien un biopic couvrant toute la vie de cette icône de la paix et de la musique, depuis sa nais­sance d’un père blanc et d’un mère noire, jusqu’à sa mort d’un cancer géné­ra­lisé, les dread­locks tombés par la chimio. Entre­temps, Marley nous fait vivre la Jamaïque, le Rasta­fa­risme, les diffé­rentes forma­tions des Wailers jusqu’à conqué­rir les Etats-Unis, l’Eu­rope puis fina­le­ment l’Afrique, et même Pasca­line Bongo, la fille du dicta­teur, qui témoigne de sa rela­tion avec Bob Marley.

« La fidé­lité, c’est pour les occi­den­taux« 

« La fidé­lité, c’est pour les occi­den­taux » dira Rita l’épouse légi­time de deux des onze enfants qu’aura eu le King of reggae à travers sept rela­tions fémi­nines diffé­rentes. Rien de crapo­teux pour autant, Kevin McDo­nald parvient à embras­ser toutes les dimen­sions de ce poète hors norme, dont on voit la qualité des textes (et les enres­gis­tre­ments privés au petit matin, inédits) prendre vie sous nos yeux.

Toutes les dimen­sions de Bob Marley

Le père de Bob Marley.

C’est toute la qualité de ce grand film : resti­tuer aussi bien la timi­dité que le courage et la force poli­tique de l’icône dans des scènes de concert toujours mises en regard des événe­ments poli­tiques. Kevin McDo­nald montre la dimen­sion excep­tion­nelle du person­nage, aussi bien dans sa vie quoti­dienne à Hope Road qu’au concert One Love où il récon­ci­lie la Jamaïque sur scène après avoir montré la trace sur sa poitrine de la balle qui avait voulu le tuer quelque temps plus tôt.

Baigné de musique, Marley est aussi un hymne reggae dans lequel témoignent la plupart des colla­bo­ra­teurs de Marley pour en resti­tuer l’es­prit et les façon de faire (sec avec ses enfants, battant son mana­ger), hors de toute hagio­gra­phie. Un grand docu­men­taire musi­cal et poli­tique (le discours de War sur la supé­rio­rité des races), sur un véri­table acteur de la paix dont on appren­dra qu’il aura toujours souf­fert du manque de recon­nais­sance de la commu­nauté noire améri­caine.

Marley de Kevin McDo­nald (2012, EU-GB, 2h19). Docu­men­taire. Dispo­nible en replay gratuit sur Arte.

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