Il y aura les trau­mas de l’en­fance, puis les trau­mas sociaux de la grève et du chômage et enfin les trau­mas d’une mort crimi­nel­le… acci­den­telle. En 5 minutes, Bastien Bouillon aura déjà vécu à trois époques diffé­rentes, avec trois têtes diffé­rentes, d’une tout petite Île aux trésors avec un ami d’en­fance Pierre Cottin, le mort), à l’écri­vain raté, l’homme en fuite du titre, qui revient sans savoir pourquoi… Nous non plus.

Un homme en fuite, Léa Drucker aussi…

Pendant ce temps, Léa Drucker fait trois fois le tour des Ardennes en voiture, en prenant « Monsieur le préfet » au bout du fil, pour lui dire à chaque fois qu’il vaut mieux ne pas inter­ve­nir… À la fin (on ne divul­gâche rien) elle finira par dire qu’il n’y a « rien ». Un homme en fuite est un polar en surcouche, de dialogues, de tempo­ra­li­tés imbriquées, et de guitares élec­triques apathiques, sans doute pour mieux nous expri­mer sous la lumière bleu­tée d’un jour sans fin, que tout le monde s’en­nuie. Larmes de la mère, rage du fils, suicide, errance de l’ami et chômage partout… Pas un person­nage qui ne soit en souf­france. Visi­ble­ment, le scéna­riste aussi. Le spec­ta­teur n’aura pas d’autre choix…

Mani­fes­te­ment, après Le Mangeur d’âmes, la Région Grand Est où « il n’a jamais été aussi facile de filmer » selon le slogan, est beau­coup plus inspi­rée quand il s’agit de véri­tables faits divers, que lorsqu’il s’agit d’avoir un peu d’ima­gi­na­tion pour une fiction. À fuir, c’est le cas de le dire…

Une homme en fuite de Baptiste Debraux (Fr, 1h48, ressenti 2h34) avec Bastien Bouillon, Pierre Cottin, Léa Drucker, Marion Barbeau, Anne Consi­gny, Eric Godon…

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