Après Super Mario Bros ou Donjons et dragons, le cinéma holly­woo­dien reprend défi­ni­ti­ve­ment des pop-corns en relançant même la fran­chise Marvel des Gardiens de la Galaxie et on idole Chris Pratt, grâce à l’in­ven­ti­vité visuelle de James Gunn. Ça cartonne déjà. Tant mieux.

C’est le raton-laveur qui ouvre le film (Brad­ley Cooper en VO). L’ami que ses amis vont devoir sauver pour finir comme un bon vieux Marvel avec bonne morale et bon vieux dégueu­lis lacry­mal, passage obligé de la fran­chise (plus un caméo fugace aux initiales S.S. qu’on vous laisse décou­vrir). Le programme est attendu, le scéna­rio évidem­ment sans inté­rêt, il y a comme toujours une demi-heure, alors qu’est-ce que ce troi­sième épisode (qui n’est visi­ble­ment pas le dernier) a de plus ?

Les décors réel­le­ment fantas­tiques de James Gunn.

La direc­tion artis­tique, bluf­fante, de James Gunn (de retour après avoir été carté du deuxième épisode), avec ses décors spatiaux et costumes kitsch et design quelque part entre Gaudi et Casi­mir, des monstres bien gluants des Abalisks divers et variés que Karen Gillan sait si bien appri­voi­ser, et une BO qui fait toujours mouche pour accom­pa­gner la caméra mobile de James Gunn et les clins d’oeil au cinéma SF holly­woo­dien, de Radio Head à The The, en passant par… Didon et Enée de Purcell (mais oui, Dido’s lament…).

Brad­ley Cooper, (voca­le­ment) tel qu’en lui-même…

James Gunn, en atten­dant Super­man

Avec en prime, pour nous accom­pa­gner 2h30 durant sans trop d’en­nui, des rela­tions de couples vachardes et des dialogues absurdo-philo­so­phiques à la Austin Powers, comme par exemple la leçon de vie que fait « l’idiot » Dave Bautista à un Chris Pratt foufou : « La vie est un maré­cage, et tu as passé la tienne à sauter de femme en femme comme d’un nénu­phar à l’autre. Il est temps que tu apprennes à nager…« 

Cette drôle de comé­die plas­tique trous­sée en forme de jeu vidéo trip formi­da­ble­ment desi­gné finit défi­ni­ti­ve­ment par faire surna­ger la fran­chise Marvel qu’on croyait ense­ve­lie en confron­tant sa bande de potes en tous genres à la « Contre-terre », mêlant monde réel et gardiens de la galaxie, avec quelques clins d’oeil savou­reux à l’ab­sur­dité de notre société d’aujourd’­hui. Ça ne casse pas trois pattes à un raton-laveur et ça n’em­pêche pas aux acteurs de cabo­ti­ner sous leurs costumes en glou­bi­boulga, mais ça fait le job du samedi soir en beauté. En atten­dant le prochain Super­man dont James Gunn aura les commandes pour la rivale DC Comics, le traître. Avec une gour­man­dise mons­trueuse.

Les Gardiens de la galaxie vol. 3 de James Gunn (E.-U., 2h30) avec Chris Pratt, Chuk­wudi Iwuji, Brad­ley Cooper, Karen Gillan, Dave Bautis­ta… Sortie le 3 mai.