Une riche propriétaire demande à son jardinier horticulteur d’accueillir sa petite-nièce métisse endeuillée en apprentie. Plus lent et plus doux que ses derniers films d’anti-héros cabossés et solitaires (le sublime The Card Counter), ce nouveau Schrader faussement mineur s’inscrit dans l’anti-chambre de ses grands films en retrouvant ses thèmes de prédilection : addiction, reconversion, rédemption, avec ce qu’il faut d’obsession scientifique pour conjurer le sort des hommes (les graines, elle, peuvent vivre jusqu’à 180 ans)…

Master Gardener le nouveau film de Paul Schrader
Crise d’autorité de Sigourney Weaver devant Quintessa Swindell et Joe Edgerton.

Joe Edgerton et Sigourney Weaver, magnétiques

La violence reste tapie en flashbacks alors que Sigourney Weaver a ce qu’il faut d’autorité péremptoire sous sa placidité apparente pour donner du coffre à son personnage de bourgeoise, et Joe Edgerton, a toute l’ambiguïté virile pour contenir et dévoiler peu à peu le passé sulfureux de son personnage. Mais avec sa franchise laconique pour évoquer les drames et l’humour à froid pour constater des relations irréconciliables, Schrader évite tous les poncifs pour évoquer le racisme dans une scène d’amour en clair-obscur de toute beauté. Un drôle d’objet spirituel crépusculaire. Le ton toujours aussi singulier d’un grand réalisateur.


Master Gardener de Paul Schrader (EU, 1h51) avec Joe Edgerton, Quintessa Swindell, Sigourney Weaver, Esai Morales… Sortie le 5 juillet.

Master Gardener le nouveau film de Paul Schrader