Un demi-siècle dans l’oeuvre monumentale de Beethoven, voilà le parcours exceptionnel de Rudolph Buchbinder qui a tout interprété de ce qu’un pianiste peut jouer du grand Ludwig : l’intégrale des sonates et des concertos, et sans doute plus de fois que vous n’avez eu d’anniversaires… Il a même écrit sur son Dieu de la musique à lui, un ouvrage intitulé Mon Beethoven (pas encore traduit en français). Il vient à Lyon avec le deuxième concerto (édité) du maître, en réalité le premier composé, celui qui à 23 ans lui ouvrait les portes de Vienne. Une oeuvre épanouie qui en finit déjà avec la jeunesse : le mouvement lent a déjà toutes les nuances des lueurs romantiques, et le rondo finale traduit cette force de vie imparable de celui qui était déjà malade à l’époque, surtout au moment de terminer ses oeuvres, mais surpassait sa souffrance dans l’idéal de la musique.

Nikolaj Szeps-Znaider dirigeant l’ONL à l’Auditorium. (photos Fred Mortagne)

Leur idéal

L’idéal de la musique viennoise, c’est celui que poursuit le directeur musical de l’ONL Nikolaj Szeps-Znaider depuis déjà deux saisons. Après une Symphonie héroïque d’exception lorgnant vers le son compact et nerveux d’un Nikolaus Harnoncourt, puis une et Septième exportée jusqu’à la Philharmonie de Paris en compagnie de Maria Joao Pires pour une sonate violon-piano, voici le maestro qui retrouve un autre interprète de prédéliction pour une nouvelle rencontre au sommet. On espère que le grand Nikolaj prendra son violon en bis pour un duo impromptu. En prime, vous pourrez entendre en ouverture de concert Le Chasseur Maudit de César Franck qui fait partie du futur projet discographique de l’ONL consacré au genre du poème symphonique.

Concerto n°2 de Beethoven par Rudolph Buchbinder, direction musicale Nikolaj Szeps-Znaider avec l’Orchestre national de Lyon. Jeudi 13 janvier à 20h et samedi 15 à 18h à l’Auditorium de Lyon, Lyon 3e. De 8 à 49 €.

Rudolf Buchbinder (photo Marc Boggreve).