On dirait qu’elle est encore dans sa chambre à jouer de ses instruments et de son imagination, « surtout pour m’inventer des histoires« , nous précise celle qui avoue entre deux chansons avoir 24 ans et « n’avoir jamais connu l’amour« . « Mais ça va… » A 24 ans, elle a déjà un univers une voix mature d’exception qui contraste avec ses quelques ritournelles sentimentales comme La Symphonie des éclairs, chanson de l’année sympathique mais pas forcément notre préférée de cette grande musicienne singulière.

Zaho de Sagazan, plus grandir ?

C’est lorsqu’elle aborde la noirceur de la domination masculine dans Tristesse ou qu’elle fait vibrer les transes de Mon Inconnu dans une fièvre electro contagieuse qu’on est emporté par Zaho de Sagazan. « Façonner des garçons, c’est mon truc à moi » chante cette jeune déesse des amours modernes en détresse. « 

« Quelle audace de me faire croire
Que je ne suis qu’un pauvre pantin
Manipulé par vos mains
Dégueulasses de désespoir

Marionnettiste je suis
Et sûrement pas l’inverse
Les émotions sont des couleurs
Je suis le peintre qui les renverse« 

(Zaho de Sagazan, Tristesse)

C’est justement quand elle tombe la veste et qu’elle renverse son seul et unique album avec Modern Love qu’elle s’épanouit complètement. Grand moment fun qui rappelle sa prestation au festival de Cannes resté iconique, dédiée à genoux à Greta Gerwig. Choisir ou composer de nouvelles chansons devrait lui faire le plus grand bien. Gageons qu’elle l’aura fait au fil de sa mega tournée européenne, avant de revenir à Lyon sur la scène de la Halle Tony Garnier.

Zaho de Sagazan. Mercredi 11 décembre à 20h à la Halle Tony Garnier, Lyon 7e.

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