Elle a un parcours hors du commun. Formée à Lyon auprès de Michel Hallet Eghayan, Mathilde Monnier a signé une quarantaine de spectacles en quarante ans de scène, lorgnant du côté du jazz avec Louis Sclavis ou de la pop avec Philippe Katerine au moment où il remettait le son dans Robots, après tout.

Mathilde Monnier chez les autrices

Photos : Marc Coudrais.

Indépendant, racée, expérimentale, Mathilde Monnier a toujours été voir ailleurs si la danse y était, pour mieux la questionner et la métamorphoser. Avec Black Lights, c’est de la série H24 diffusée sur Arte dont elle s’inspire, tirée des plus belles plumes féminines d’aujourd’hui, Agnès Desarthe, Lola Lafon ou Alice Zéniter. Une façon de poursuivre le travail entamé sur son spectacle précédent, Records, qui affichait fièrement le torse nu souvent invisibilisé des femmes, à hauteur d’hommes.

Black lights, témoignage frontal

Cette fois, huit interprètes témoignent frontalement, interpellent, se font siffler, déboitent, refusent l’injonction à porter des talons ou partent comme en course-poursuite dans la rue. Mathilde Monnier met en corps les réflexes et les stigmates du harcèlement et des violences faites aux femmes. Mais comme toujours en actes, sans se limiter à une illustration, mais en chorégraphiant la réappropriation par le corps. Un spectacle-manifeste par une grande dame de la danse d’aujourd’hui. Vous pourrez même rencontrer Mathilde Monnier et ses interprètes lors d’une journée ouverte samedi 23 mars, et vous échauffer avec elles. La belle vie retrouvée.

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