Il y a des spectacles qui tombe à pique. Sur la musique live de sa compatriote Samar Haddad King, Samaa Wakim danse autour d’un simple élastique vert comme le drapeau de la Palestine, tendu en diagonale au milieu de la scène. A la recherche d’un équilibre qui ne vient jamais, elle rebondit sur cette frontière qui la rejette, propulsant tout son traumatisme de ne pas avoir de place, tandis que le chaos gronde en fond sonore, et que les cartes d’état-major israéliennes lui refuse obstinément la sienne.

SAMAA WAKIM & SAMAR HADDAD KING, Losing It (photos Christian Artorfer)

Dire que ce spectacle radical et bouleversant qui fait danser les traumatismes de la cause palestinienne est encore plus nécessaire aujourd’hui tient de l’euphémisme. Qu’il soit programmé dans le cadre du festival Sens interdits, « théâtre de l’urgence« , tient de l’évidence. La plus belle des réponses aux massacres actuels, par le seul geste de danser.