Angelin Preljocaj nous avait déjà vendu la mèche dans l’entretien qu’il nous avait accordé lors de sa venue à Lyon pour son Lac des cygnes. C’est lui qui ouvrira la prochaine saison de la Maison de la danse avec Mythologies, sa nouvelle création pour vingt danseurs (dix de sa compagnie et dix du Ballet National de Bordeaux), sur une musique (orchestrale) de l’ancien Daft Punk, Thomas Bangalter. Tous les grands noms de la danse internationale (11 pays) sont bien là, pour cette dernière saison concoctée par Dominique Hervieu avant son départ, “vivante et vibrante”. Anne Teresa de Keersmaeker fera danser la musique baroque des Sonates du Rosaire de Biber (pas très connues mais splendides) et Hofesh Shechter, autre de nos chorégraphes préférés, à l’affiche du film En Corps de Cédric Klapisch, viendra présenter sa dernière création, Double Murder, qui s’annonce déjà comme un sommet de la saison vus les échos qu’elle a rencontrés à Paris…

Double Murder, le nouvelle chorégraphie de Hofesh Shechter.

Trésors lyonnais

Autres grands noms de la danse, locaux cette fois, Maguy Marin présentera chez elle au Ramdam à Sainte-Foy-lès-Lyon son nouveau réquisitoire contre l’appétit inhérent à l’être humain pour la violence et la guerre : Y aller voir de plus près. C’est le tout aussi inventif et dérangeant Boris Charmatz – autre grand chorégraphe lyonnais – qui viendra présenter en solo Somnolence, sa nouvelle chorégraphie de somnambule en état second… qui sifflote les grands airs de Bach ou Mozart à My Way !

Mystery sonatas d’Anne Teresa de Keersameker sur la musique de Biber.

La voix, fil rouge de la saison


Car c’est la part peut-être la plus intime du corps – la voix – trop souvent oubliée des chorégraphes, qui sera le fil rouge de cette saison festive et variée. Pour accueillir les premiers Hip Hop Games en début de saison – croisement des fameuses battles avec de véritables performances chorégraphiques. Les jeunes artistes de l’incontournable festival Sens dessus dessous prendront eux aussi la parole, du Choeur de Fanny de Chaillé au bien nommé Ineffable de Jann Gallois, croisant hip hop et figures sacrées. Ne les ratez pas, plusieurs d’entre elles ou d’entre eux pourraient bien se retrouver à la Biennale 2023 dont Dominique Hervieu avait déjà terminé la programmation à 80%. Enfin notons le grand plaisir des formes spectaculaires : les Corps extrêmes de Rachid Ouramdane avec de véritables athlètes de la varappe en plateau (notre photo en haut), la Machine de cirque ou le burlesque de Vimala Pons, et le grand nom du spectacle familial, Akram Khan, pour son Jungle Book Reimagined, relecture du Livre de la jungle, lui qui interpréta à Mowgli à 10 ans sur une scène… L’enfance de l’art.

Présentation de la saison 2022-23 à la Maison de la danse lundi 2 mai à 20h30, Lyon 8e.