Exit Mag : C’est la première fois que vous jouez au Transbordeur ?
Marc Cerrone : Non c’est la deuxième fois. J’y ai déjà joué il y a cinq ans. J’en garde un souvenir assez génial. Je me demande où je n’ai pas joué à Lyon. C’est une superbe ville et le public est extrêmement réceptif. C’est génial de pouvoir y revenir.

Vous venez de sortir Cerrone By Cerrone pour lequel vous avez replongé dans votre
carrière. Qu’est ce que ça vous a fait ?

C’est un plaisir fou. Je rejouais déjà mes morceaux sur scène avec de très bons remix. La production a vachement évolué. J’avais peur que rejouer les mêmes morceaux à l’identique sonne un peu petit… Au fur et à mesure des années, j’ai modifié mes titres, un peu sur scène et ensuite dans mon studio. Cet album, c’est la reproduction exacte de ce que je joue sur scène. C’est un set.

Qu’est ce qu’on garde lorsqu’on a 50 ans de carrière et vendu plus de 30 millions
d’albums ?

J’ai eu une chance incroyable d’avoir cette carrière auquel je n’ai jamais vraiment cru. J’ai fait mon premier album, Love in C minor, avec un morceau de seize minutes de long. C’est la preuve qu’on n’y croit pas beaucoup. Je pensais que j’en vendrais douze… Et puis ça a marché, mais j’ai toujours pensé que ça ne durerait que deux ans. J’adore la vie que j’ai eue. Ce n’était pas prévu.

Je viens d’une famille d’émigrés italiens modestes. Sur le plan social, mon destin n’était pas écrit comme ça. Pour durer, il faut avoir du talent, le faire savoir et puis savoir s’entourer.

« J’ai une position un peu particulière dans le disco, un peu comme Giorgio Moroder.

Marc Cerrone

Vous vous souvenez du déclic qui a provoqué cet amour de la musique ?
Enfant, j’étais très turbulent. J’avais du mal à me concentrer. À 12 ans, ma mère m’a dit qu’elle m’offrirait une batterie si ça se passait bien pour le reste de l’année. En attendant, je n’écoutais que les batteurs dans les morceaux. C’est comme ça que j’en suis tombé amoureux. J’ai commencé à jouer. Je n’étais pas mauvais et j’ai eu de la chance.

Le disco, c’est toujours branché ? On a l’impression qu’elle est partout aujourd’hui,
notamment dans la pop musique.
..
Moi je ne suis pas parti et reparti comme le disco l’a fait. Je pense que si ça fait 50 ans que je suis là, c’est parce que le public qui me suit n’a pas obligatoirement mis une étiquette disco sur ma musique. J’ai une position particulière, un peu comme Giorgio Moroder, mais on a chacun fait son chemin. La disco, ce n’est pas seulement fait pour les discothèques, mais ce sont aussi des sonorités. Aujourd’hui, c’est ce que la nouvelle génération vient rechercher.

« Le disco, ce n’est pas seulement fait pour les discothèques. Clara Luciani ou Juliette Armanet par exemple, c’est toujours très bien fait. »

Marc Cerrone

C’est vrai qu’on voit beaucoup de jeunes musiciennes comme Juliette Armanet ou Clara Luciani qui empruntent votre musique...
Clara Luciani, Juliette Armanet et les autres, c’est toujours très bien fait. Elles viennent chercher une certaine sensualité, un côté festif dans le disco. Je ne me sens pas éloigné de cette nouvelle génération. Quelque part, c‘est grâce à eux que je suis là. Je me souviens des DJs qui me disaient, « c’est grâce à toi qu’on est reconnu comme des artistes ». Ils ne m’ont pas lâché le catalogue… (rires).

Cœurs Croisés XXL : Cerrone avec Coeo, Robéré, Dam Solo, Snobinarde, Kro, B2B, Isora…

Vendredi 27 janvier au Transbordeur à Villeurbanne. Ouverture des portes à 23h30. De
23 à 31 €.

Photos : Stéphane de Bourgies.