L’im­pro­bable restau­rant franco-japo­nais-lounge de Villeur­banne, situé sur ancien terrain de pétanque, le Pré fleuri, a cédé il y a quelques temps sa place au Taille-crayon. Les baguettes n’ont pas été rempla­cées des crayons. De simples couteaux et four­chettes, mais tout de même une jolie vais­selle. On n’a pas posé la ques­tion, mais on suppose que ce Taille-crayon n’évoque pas la rentrée scolaire. Plutôt un pied de nez au pôle lyon­nais et à son inso­lente Tour de la Part-Dieu. On reste à Villeur­banne, ses racines popu­laires, son mélange sans chichis et désor­mais sans sushis.

Photos : Susie Waroude / Exit Mag.

Terrasse sans chichi, 3,20 € le demi

Les trois terrains de boules sont de nouveau en acti­vité, au bout d’une vaste terrasse ombra­gée. Certes, Villeur­banne est un peu éloi­gnée de la mer, mais l’en­droit consti­tue une desti­na­tion idéale pour passer des vacances d’été sans se faire piquer par des méduses et des addi­tions plus élevées que le réchauf­fe­ment clima­tique. Le plat du jour est à 13 euros et le menu culmine à 20 euros. Le pot de rosé, un agréable coteaux du pont du Gard (Château De Mont­frin), qu’on n’hé­site pas à noyer de glaçons façon piscine muni­ci­pale (on conseille à quelques stations de métro plus loin le Centre nautique Etienne-Gagnaire) stagne à 12 euros (19,50 euros en équi­valent bouteille).

La cuisine n’est pas du Gagnaire (l’autre). Elle reven­dique sa simpli­cité, un fait-main sincère, un appro­vi­sion­ne­ment local. On a appré­cié le cordon bleu, une des rares sugges­tions boulon­née à la carte (le reste est sur ardoise). La version volaillère et surpuis­sante de l’es­ca­lope vien­noise reste extrê­me­ment crous­tillante, sans plan séche­resse à l’in­té­rieur. Les frites fraiches, d’un bron­zage intense, relèvent du même esprit.

Diffi­culté avec le risotto

On a eu plus de diffi­cul­tés avec le « risotto » tomate mozza­rella, pas mauvais, mais trop huilé, engourdi d’un riz très cuit, et sans rapport avec l’ori­gi­nal. L’échine de porc au bleu, écrasé de pommes de terre, faisait son job malgré le déca­lage saison­nier. Les entrées, en revanche, consti­tuaient le point fort, et le point frais, de notre aven­ture sous platanes. Les boulettes de bœuf parfu­mées à la coriandre, accom­pa­gnées d’une éton­nante salade de cham­pi­gnons à l’abri­cot méri­te­raient de s’ac­cro­cher à la carte, comme l’hou­mous de lentilles corail, fêta, coulis de bette­rave ou le tataki de bœuf. De bons préli­mi­naires pour une après-midi rosé pétanque (jusqu’à 23 heures).

Le Taille-Crayon. 21 rue Flachet à Villeur­banne. 04 78 79 18 84. Ouvert tous les jours, sauf dimanche soir. Formule : 17 euros (midi). Menu : 20 euros. Bar/grigno­tage le soir : bières de la bras­se­rie La Loupiotte de Décines : 3,20 euros le demi. Diges­tifs au mètre : 25 euros. En ce moment, festi­val de théâtre de rue « La rué(e) dans le jardin » jusqu’au 26 août.