Sur un malen­tendu, ça peut foirer. Surtout quand on a fait que dormir ensemble qu’une seule, et qu’on en sait pas trop ce qui s’est passé… Mais Ben et Béa, le trader de Boston et l’étu­diante en droit, vont se retrou­ver dans l’avion pour l’Aus­tra­lie, invi­tés tous les deux au mariage de leurs meilleures amies…

Tout sauf le couple hétéro-normé

La gour­man­dise.

La première bonne idée de ce Tout sauf toi, c’est d’ins­tal­ler un couple hétéro-normé, passa­ble­ment asep­tisé, à l’ombre d’une union lesbienne. Une façon pour Will Gluck de décen­trer la comé­die roman­tique et d’in­ver­ser les valeurs tradi­tion­nelles, ce dont il s’est fait une spécia­lité avec Easy Girl (2010) déjà avec une Emma Stone libé­rée, puis Sexe entre amis et son thème de prédi­lec­tion : la peur de l’in­ti­mité.

Renou­ve­ler la comé­die roman­tique

Ici, chacun va devoir faire semblant en faisant croire aux autres ce qui n’est pas selon la trame du Beau­coup de bruit pour rien de Shakes­peare. Truffé de bonnes idées et très bien mis en scène en mettant en valeur la baie de Sidney, Tout sauf toi parvient à renou­ve­ler le cane­vas attendu par une liberté de ton bien­ve­nue, d’un surfer « Hemsworth alter­na­tif » très à l’aise avec son corps sous la douche commune, jusqu’au remake de Tita­nic… se termi­nant par un rappro­che­ment sur un bouée de sauve­tage dans les eaux de Sidney.

Glen Powell et Sidney Swee­ney, naufra­gés de Sidney…

Sidney Swee­ney, Glen Powell et le chien

Volon­tai­re­ment cynique et asep­tisé au départ, Tout sauf toi traque à coups d’hu­mour vache nos modes de vie super­fi­ciels en inven­tant des situa­tions souvent origi­nales (le vol de cookie dans l’avion), jusqu’à toucher du doigt la mélan­co­lie sous-jacente à l’in­di­vi­dua­lisme : « quand elle dit qu’elle va regar­der les gens, c’est un euphé­misme pour dire qu’elle va pleu­rer toute seule ».

Le chien s’ap­pelle d’ailleurs Anxyo­li­tique ! A ce jeu-là, reve­nue de The White Lotus pour elle et de Top Gun Mave­rick pour lui, Sidney Swee­ney et Glen Powell forment un couple en soli­taires beau mais déli­bé­ré­ment fade, enfer­més dans leur plas­tique, jusqu’à se déri­der in fine. Ne ratez d’ailleurs pas le géné­rique de fin pour voir Glen Powell autre­ment… La « salope« , dans le film, c’est lui !

Sous les meilleurs auspices

Rachel Grif­fiths et Dermot Mulro­ney reve­nus du Mariage de mon meilleur ami.

Une belle façon de renou­ve­ler le genre sous les meilleurs auspices : les parents campés par Rachel Grif­fiths et Dermot Mulro­ney sont une réfé­rence expli­cite au Mariage de mon meilleur ami, clas­sique du genre avec Julia Roberts signé PJ Hogan. Will Gluck, la relève. Après un beau succès aux Etats-Unis pour les fêtes, le film prend le même chemin en France, en gagnant des entrées d’une semaine sur l’autre. La Saint-Valen­tin devrait encore l’y aider.

Tout sauf toi de Will Gluck (EU, 1h44) avec Disney Swee­ney, Glen Powell, Rachel Grif­fiths, Dermot Mulro­ney, Alexan­dra Shipp, Darren Barnet… Sorti le 24 janvier.