Il y a deux films dans Un Coup de maître : le portrait de l’ami­tié entre un peintre revenu du milieu de l’art contem­po­rain et son gale­riste ; et une comé­die d’ar­naque qui fait bascu­ler le film en son milieu, en s’ins­pi­rant du scéna­rio déjà un peu trop surchargé de Mi Obra Maes­tra (même titre en français), le film argen­tin dont il est le rema­ke…

Le gale­riste et son peintre, Vincent Macaigne et Bouli Lanners.

Bouli Lanners excep­tion­nel en peintre « socio­pathe »

Bouli Lanners est excep­tion­nel en peintre « socio­pathe » admi­ra­teur des jeunes artistes de street art alors même qu’il est de plus en plus dégoûté de la « farce » du marché de l’art, au point d’al­ler tirer sur ses propres oeuvres. Vincent Macaigne n’est jamais aussi bon que quand il quitte ses person­nages de dépres­sifs auto­sa­tis­faits, et toute son amitié brille dans des scènes de « couple » artis­tique qui sont presque filmées comme des scènes d’amour plato­nique entre deux amis fidèles à la vie à la mort.

L’ami­tié filmée comme un amour plato­nique.

Un Coup de maître, mais une comé­die d’ar­naque éculée…

La mort et l’en­vie de mourir, c’est préci­sé­ment ce qui va sépa­rer les deux amis dans des circons­tances qu’on vous lais­sera décou­vrir. Si la satire du milieu de l’art contem­po­rain et la diffi­culté de la vie d’ar­tiste étaient magni­fique­ment filmées au début, les rebon­dis­se­ments de la seconde partie sont beau­coup trop arti­fi­ciels et pas assez déve­lop­pés pour pouvoir nous empor­ter autant que le début…

Avec Bastien Ughetto, une des scènes de comé­die les plus drôles d’Un Coup de maître.

C’est d’au­tant plus dommage que Rémi Bezançon (Le Premier jour du reste de ta vie) réus­sit aupa­ra­vant de beaux moments de comé­die (la récu­pé­ra­tion très sonore du tableau chez une ex de modèle) et quelques échap­pées surréa­listes trop rares pour le film en profite vrai­ment (le flash­back sur Bonnard au musée). Restent deux grands comé­diens, mais qui ne profitent que d’une moitié de person­nage chacun. C’est sans doute l’in­con­vé­nient du rema­ke…

Un Coup de maître de Rémi Bezançon (Fr, 1h35) avec Bouli Lanners, Vincent Macaigne, Bastien Ughetto, Aure Atika… Sortie le 9 août.